Mardi 17 décembre, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Total et confirmé de façon définitive sa condamnation pour « fautes de négligence et de non-respect des règles de sécurité » ayant entraîné l’explosion en 2001 de l’usine AZF à Toulouse.
« C’est un soulagement, une victoire »
La Cour de cassation a rejeté mardi le pourvoi de l’ex-directeur de l’usine, Serge Biechlin, et de son propriétaire, la société Grande Paroisse, sous-filiale du groupe Total, confirmant le jugement d’appel qui les reconnaissait coupables de « fautes de négligence et de non-respect des règles de sécurité ». Monsieur Biechlin a été condamné à quinze mois de prison avec sursis, et la société Grande Paroisse à payer 225 000 euros d’amende.
Pour Jackie Vitry, dont le fils a été tué dans l’explosion, « c’est un soulagement, une victoire », de connaître enfin les causes et les responsables de la mort de son enfant.
« Enterrer ses morts dans le mensonge, ça vous poursuit. Pour accéder à un certain apaisement, il faut la vérité », ajoute Me Stella Bisseuil. « Au-delà de la faiblesse des condamnations, il y a condamnation, ce que Total ne supporte pas », surenchérit un militant de l’association Plus jamais ça.
Fausses pistes et diversions
L’explosion du 21 septembre 2001 (10 jours donc après les attentats du 11 septembre), entendue dans un rayon de 50 kilomètres et ayant provoqué la mort de 31 personnes, est la plus grande catastrophe industrielle survenue en France depuis la Seconde Guerre mondiale.
Les causes probables de la catastrophe sont assez vite établies, et les faits avérés : un ouvrier a déchargé des dérivés chlorés dans le hangar 221, sur des tas d’ammonitrates. Un mélange détonnant. Pourtant il faudra 7 ans à l’instruction ( qui constituera un dossier de 109 tonnes) pour démêler le vrai du faux, et se frayer un chemin parmi les fausses pistes et diversions élaborées par Total pour se dédouaner de toute responsabilité dans l’affaire.