La grève de Noël s’inscrit dans une tradition de lutte

Selon l’historien Gérard Noiriel « la grève de Noël fait partie des traditions de luttes lorsque l’urgence l’impose »

L’historien Gérard Noiriel est notamment connu pour son Histoire populaire de la France, publié chez Agone. Selon Noiriel, les grandes luttes sociales sont marquées par un conflit symbolique entre des porte-paroles qui s’opposent chacun au nom du peuple. Lorsque la cause défendue est soutenue par la population le gouvernement cherchera à détruire leur crédibilité et à les discréditer. L’exemple des gilets jaunes est presque un cas d’école ; le gouvernement les accusant à la suite d’être des casseurs, des antisémites, des racistes etc. Enfin, aujourd’hui on accuse le mouvement social de chercher à gâcher Noël.

Vive la grève de Noël

Noiriel souligne que la prolongation actuelle du mouvement social doit être contextualisé. Au XIXe les grèves pouvaient durer jusqu’à un an. Ceci était permis par une forte solidarité, locale ou politique et une plus grande autonomie ouvrière. Si les choses sont différentes aujourd’hui, de nouvelles formes de résistance et de solidarité apparaissent ; les caisses de grève sur internet par exemple.

Il faut être clair que personne ne s’engage dans une grève de gaieté de cœur, encore moins en période de Noël. C’est d’autant plus vrai que c’est une fête très prisée dans les classes populaires. Cependant il s’agit aussi d’un moyen de lutte qui n’a rien de nouveau et non d’une nouveauté. Ainsi le 14 octobre 1963 les mineurs de fer Trieux apprennent que la moitié d’entre eux va être licencié ; ils occupent alors la mine jusqu’au 31 décembre. Le mouvement va être marqué par beaucoup de solidarité malgré, et grâce à la période de fête. Espérons que de fête ces fêtes soit marquée par autant de solidarité pour les gens qui ont le courage et la ténacité nécessaire pour maintenir la grève durant cette période de l’année.