Un concert en guise de protestation

concert, opéra de Paris, grève

Mardi 31 décembre, dans l’après-midi, les musiciens de l’Orchestre de l’opéra de Paris ont donné un concert gratuit au pied de l’Opéra Bastille, pour soutenir la grève contre la réforme des retraites.

« Opéra de Paris en grève  »

« Je suis venue pour soutenir les grévistes », explique Laurence, une professeure des écoles selon qui le concert « permet une plus grande visibilité de la lutte et une médiatisation des arguments de fond ».

Sous leur immense banderole « Opéra de Paris en grève », les musiciens ont d’abord joué Carmen, de Bizet. « Pour nous, c’est très important, ce type d’initiative du monde de la culture, confirme Bertrand ­Hammache, secrétaire général de la CGT RATP. C’est beau et cela démontre que cette réforme concerne toute la société ». « Ça me fout la chair de poule », lâche derrière lui un gréviste de la RATP.

Vient ensuite Roméo et Juliette, de Sergueï Prokofiev. « Nous, artistes, techniciens, cadres et employés de l’Opéra national de Paris, prenons acte de la volonté du gouvernement d’imposer son projet par la force ! tonne une musicienne au micro. Nous ne serons pas les fossoyeurs de notre propre régime pluricentenaire. Le gouvernement n’a pas travaillé sa partition et devrait s’abstenir de la jouer avec si peu de préparation et de talent ! »

Solidarité

« L’opéra, c’est souvent perçu comme un milieu friqué et le fait d’être là, dans la rue, avec nous, c’est sublime, s’extasie Claire, comédienne et metteuse en scène. C’est hyper-émouvant et tellement politique ! »

« Notre public est privé de spectacle depuis des semaines et nous le regrettons, alors, nous mettons l’opéra dans la rue, et c’est beau », se réjouit Fabien, danseur de ballet, qui compte bien continuer à défendre ses droits. « Je n’ai pas le bac, je ne sais rien faire d’autre que danser. Et si on nous supprime notre caisse de retraite et de prévoyance, nous serons moins bien pris en charge en cas de blessure grave », confit-il.

Le concert s’achève enfin sur les notes de La Marseillaise. « Je m’en souviendrai, de ce moment ! lance une enseignante d’Ivry-sur-Seine. Elle est pas belle, la grève ? »