Lors de la reprise mardi des négociations autour de la réforme des retraites, le gouvernement d’Edouard Philippe s’est dit prêt à lâcher du lest sur la question de l’âge pivot. L’exécutif espère ainsi reconquérir la CFDT, et par là même fragiliser le front syndical.
Porte de sortie offerte par la CFDT
Depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites, la CFDT n’a eu de cesse de rappeler qu’elle était pleinement favorable au basculement vers une retraite à points, et que sa présence dans l’intersyndicale ne tenait qu’à son rejet de l’âge pivot.
« L’âge pivot est une mesure injuste, inutile, injustifiée et incompatible avec le système à points. Il faut le retirer de la réforme », a rappelé dimanche soir Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, au journal télévisé de France 2.
Le syndicaliste a ensuite offert une porte de sortie au gouvernement, en proposant de dissocier le volet budgétaire, dont fait partie l’âge pivot, du reste de la réforme, et de traiter ledit volet lors d’une « conférence de financement » ultérieure. Une manière comme une autre de mettre ce qui fâche de côté, pour faire aboutir la réforme au plus vite.
FO et la CGT et ne lâchent rien
L’annonce du gouvernement semble sonner le glas du front syndical. Yves Veyrier, secrétaire général de FO, a aussitôt balayé la proposition de Laurent Berger : « Si c’est pour nous faire avaler le projet de régime de retraite par points, ça ne marche pas. Le principal défaut de ce régime unique, c’est que, demain, il donnera tous les leviers d’action à l’État pour agir sur le niveau des pensions et, de fait, l’âge effectif auquel vous pourrez partir si vous voulez une retraite correcte. »
Philippe Martinez, lui, exhorte le gouvernement à sortir de sa « bulle d’autosatisfaction » : « Vous croyez que ça incite à discuter quand le secrétaire d’État explique qu’il n’est pas question de revenir sur les quatre critères de pénibilité ? La porte n’est pas restée ouverte très longtemps », déplore le secrétaire général de la CGT.