La révélation d’un échange de courrier internes visant à pénaliser les grévistes embarrasse l’université Jean Jaurès de Toulouse
L’objet de la discorde est une Liste noire remontant à 2018 qui a été révélée récemment. Il s’agit d’un véritable fichage d’opposants politiques mis en place par des responsables de l’université. Le courrier provenait de l’adjoint au directeur général des services (DGS) à l’intention de plusieurs responsables d’UFR. Dans le courrier le GDS demande que lui soient fournis les noms des éventuels grévistes afin de les empêcher d’accéder à certains sites.
Un fichage politique des opposants
A la date du courrier l’université avait en effet connu un mouvement important de blocage contre Parcoursup. Le message arrive cinq jours après l’expulsion des bloqueurs par les CRS. Ce n’est pas le seul élément qui prouve que l’université fiche les opposants. Un mail de Michèle Saint-Jean, directrice d’un UFR, dresse la liste de 24 enseignant grévistes dont il faudrait restreindre la capacité à utiliser leur badge d’accès. L’université fonctionne en effet en utilisant des badges d’accès nominatifs au lieu de clés. Il s’agit très clairement d’une répression du droit de grève et d’un fichage politique selon Sud-éducation. Ceci est confirmé par Isabelle Taraud, spécialiste en droit du travail ; « c’est une violation du droit de grève et une forme de discrimination ».
Pendant les jours et les semaines qui suivent les enseignants rapportent avoir eu des problèmes pour accéder à certains espaces de l’université. Certains n’avaient accès qu’à leur bureau et le DGS a nié être au courant de l’origine du problème. En apprenant la nouvelles, les enseignants « blacklistés » se sont déclarés « choqués » et ne comptent pas en rester là. La nouvelle directrice de l’université a déclaré qu’une mission d’inspection avait été demandée au ministre de l’enseignement supérieur. Les doutes sur un fichage politique des enseignants ont toujours existé, cette fois la preuve est faite que la pratique est une réalité.