Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, est accusé d’avoir communiqué aux préfets, le 10 décembre dernier, une circulaire modifiant le nuançage politique, qui favoriserait grandement la majorité aux élections municipales.
Communes de moins de 9000 habitants
La circulaire du ministre de l’Intérieur, officiellement destinée à aider les préfets à donner une coloration politique aux listes municipales, n’est pas au goût de l’opposition, et pour cause.
Par cette circulaire, le gouvernement prévoit de ne plus attribuer de nuance politique aux candidats sans étiquette dans les communes de moins de 9000 habitants, qui étaient jusqu’à présent classés dans une vingtaine de catégories : divers droite, divers gauche, Socialiste, Républicains, Régionaliste, centriste …
Ce « nuançage » était jusqu’à aujourd’hui pratiqué dans toutes les communes de plus de 1000 habitants, mais en élevant le seuil à 9000 habitants, 96% des communes françaises, représentant 54% des électeurs inscrits, échapperont désormais à cette classification. « On ne présentera pas le résultat complet du vote des Français, on présentera le résultat du vote des Français qui arrange le gouvernement », accuse le député LR Olivier Marleix.
« Inimaginable, exécrable, dangereux »
« C’est inimaginable, c’est exécrable sur le plan de la démocratie, c’est dangereux sur le plan de la liberté d’expression et c’est considérer que 96% des communes peuvent échapper à un nuançage politique », déplore le sénateur socialiste Patrick Kanner. « C’est le règne de l’eau écarlate », surenchérit le député PCF André Chassaigne.
« Voilà ce qui préoccupe la macronie et son ministre de l’Intérieur : maquiller les résultats électoraux des villes de moins de 9.000 habitants, elles seront privées des décomptes nationaux pour les municipales de 2020 », regrette Olivier Marleix.