En décembre dernier, l’autorité de régulation de la concurrence britannique a envisagé la possibilité pour chaque citoyen de vendre lui-même ses données personnelles. Mais il s’avère que le procédé existe déjà dans les faits.
Pour quelques cartes cadeaux
En effet, vendre ses informations à des collecteurs de données est, techniquement, déjà possible. En janvier 2019 par exemple, Facebook a payé des adolescents pour pouvoir « espionner » légalement le contenu de leur smartphone via une application annexe, en échange de quelques cartes cadeaux.
La start-up française WeWard propose, elle, à ses usagers, d’être payés quelques centimes d’euros pour plusieurs kilomètres parcourus. Mais plus que la distance, l’application rémunère en fait des offres géolocalisées auxquelles l’usager s’est soumis au préalable, en cédant l’accès à ses données personnelles.
Autre application reposant sur le consentement des usagers, celle de la start-up au nom évocateur « My data is rich ». Ici, un boitier branché à l’allume-cigare de votre véhicule transmet vos données aux clients publicitaires de l’entreprise que vous croisez.
Revers de la médaille
Même si ces offres peuvent paraître alléchantes, la question de la vente de données pose en réalité plusieurs problèmes. Tout d’abord, un tel marché risquerait de créer de nouveaux emplois précaires, à l’image de tous ces travailleurs du clics, qui passent leurs journées devant des écrans pour répondre à des sondages en échange de quelques euros.
Et un tel commerce pourrait également conduire à une plus grande polarisation de la société, certains ayant plus besoin que d’autres de vendre leurs données. En effet, les plus fortunés n’auraient pas à vendre leurs informations, et pourraient préserver leur vie privée, contrairement aux plus pauvres, qui seraient incités à l’étaler au grand jour.