Paris : Feux de l’enfer dans les quartiers populaires

Contre l’augmentation des trafics, fraudes et de l’insécurité la ville de Paris se dit prête à déclencher les feux de l’enfer

Un certain nombre de mesures ont été annoncées par la ville de Paris. Ces mesures tout azimuts touchent aussi bien des questions de propreté que d’insécurité. Dans le lot on peut aussi noter des actions contre le trafic de drogues dans les quartiers nord ou contre les fraudes des commerçants. Le centre de l’action de la ville vise cependant les quartiers populaires de Paris.

Des mesures contre l’insécurité

Ces mesures de luttes contre la saleté et l’insécurité s’accompagne d’une rhétorique guerrière menaçante. Si il est vrai que les quartiers visés du XVIII, XIX et XXe ont leurs lots de problèmes cette catégorisation semble assez exagérée. Selon Emmanuel Grégoire, Premier adjoint d’Anne Hidalgo ; « Depuis 2015, ces quartiers ont été confrontés à des crises à répétition : les réfugiés, le retour du crack, les mineurs isolés marocains à risque ». Une des mesures phare du programme est l’organisation de maraudes contre l’insécurité. Ainsi sur la place de la Chapelle et alentours des agents seront présents pour « faciliter la circulation des femmes ». Ces alentours étant difficiles d’accès aux femmes du fait de la présence de très nombreux jeunes hommes, selon la mairie.

Par ailleurs les commerçants vont voir les contrôles se renforcer. On soupçonne en effet de nombreux commerces du quartiers servir entre autre au blanchiment d’argent. Des cas de pressions sur les concurrents pour racheter leurs baux sont également recensés. Aussi la vente d’alcool sans restriction pose des problèmes de sécurité publique. C’est contre eux en priorité que la mairie se dit prête à « déclencher les feux de l’enfer ». La mairie n’hésitera pas à faire partir de forces des gérants posant problème.

La gentrification en marche

La marie compte aussi s’attaquer aux distributions d’aides alimentaires « non déclarées ». Ces distributions à destination des migrants et des pauvres ne seront donc plus autorisées. De façon un peu hypocrite la mairie pointe des problèmes de détritus et de bagarres entre migrants pour se justifier. Pour ne pas rester en reste en terme de racisme la ville pointe aussi le prosélytisme religieux de certaines associations caritatives. Seules les associations reconnues par la Mairie ne seront pas inquiétées. Malheur à ceux qui auraient l’outrecuidance d’essayer d’aider les gens.

Pour faire passer ces mesures un peu surprenantes la mairie annonce la rénovation de 40 000 logements sociaux pour 2019. De plus une promenade urbaine sera créée sous le métro aérien entre Barbès, Chapelle et Stalingrad. En tout 400 000 euros supplémentaires devraient être débloqués pour améliorer la vie du quartier. On peut douter de l’honnêteté de la mairie. Toutes ces mesures ressemblent en effet plus à des mesures de gentrification qu’à l’amélioration de la vie dans quartiers populaires. Il semble que la bourgeoisie ait définitivement envie d’en finir avec la présence des classes populaires dans la capitale.