La répression antigrève s’intensifie

répression grève

Les étudiants français engagés dans lutte contre le projet de réforme des retraites sont de plus en plus souvent confrontés à différentes formes de répression.

Répression administrative

« Le 2 décembre, soit trois jours avant la première grande manifestation contre la réforme des retraites, la présidence de l’université a décidé la fermeture administrative de Tolbiac, empêchant ainsi les étudiants de s’y retrouver », dénonce Salomé, présidente du syndicat Unef à l’université Paris-I. « De même, alors que nous tenions une assemblée générale (AG) informative dans des bâtiments proches des Gobelins, une alarme incendie a retenti, obligeant les étudiants à l’évacuation. À leur retour, les grilles étaient condamnées jusqu’à nouvel ordre. »

Mais cette répression émanant des présidences universitaires n’a pas eu l’effet escompté, puisque les grévistes sont parvenus à s’adapter, en créant, notamment, de nouvelles alliances.  « Du coup, personnels et enseignants-chercheurs en lutte se sont rapprochés de nous et ont convié les étudiants aux AG, se réjouit Salomé. Au final, cette répression maladroite aura permis qu’on se parle et le mouvement ne fait vraiment que commencer. »

Affrontements entre étudiants

Outre les tentatives de l’administration d’enrayer la grève, les étudiants sont confrontés à des actions coup de poing de la part de groupuscules identitaires. A l’université de Tours par exemple, où une centaine d’étudiants occupent le bâtiment des Tanneurs depuis plus de deux semaines, des affrontements ont eu lieu mercredi matin entre des grévistes et de jeunes encagoulés membres de la Cocarde étudiante.

« À 7 heures du matin, alors que tout le monde dormait, une quinzaine de personnes masquées et vêtues de noir ont pénétré violemment dans les locaux avant que des échanges physiques n’aient lieu », raconte Elie, étudiant en sociologie. « Tout est allé très vite », explique le jeune homme, toujours sous le choc.