Vendredi 24 janvier, l’Observatoire parisien des libertés publiques, organe indépendant composé de la Ligue des droits de l’homme et du Syndicat des avocats de France, a publié un rapport intitulé « La stratégie de la nasse contre le droit de manifester », qui analyse les méthodes employées par les autorités pour mater les manifestants, notamment le 16 novembre 2019, lors du premier anniversaire des gilets jaunes.
Pacifistes violentés
Selon les « observateurs des libertés », les protestataires présents place d’Italie le 16 novembre ont été encerclés et asphyxiés sans raison par les forces de l’ordre. Une stratégie qui « a pu empêcher la constitution d’un cortège pacifique, alors même que de très nombreux·manifestant(e)s ne démontraient aucune forme d’agressivité », estime l’Observatoire.
Or, la loi est claire sur ce point : l’usage de la force doit être justifié et strictement proportionné au comportement déviant. Cela n’a pourtant pas empêché les agents de la BAC d’utiliser leur LBD sur des protestataires pacifiques, « y compris sur des personnes semblant être des passant(e)s ». Les membres de la BRAV-M (Brigade de Répression de l’Action Violente Motorisée) auraient eux conduit des charges injustifiées, et lancé « des grenades à main contre des manifestant(e)s sans aucune nécessité ».
Technique de la nasse
A partir de 13 h 40 le 16 novembre, la police a commencé à utiliser la technique de la nasse contre les manifestants, en les encerclant et en ne leur laissant qu’une seule échappatoire. Une fois le piège refermé, les policiers ont usé massivement du gaz lacrymogène et du canon à eau, ce qui a entraîné des « mouvements de foule importants », et poussé les gens à se « réfugier à l’intérieur des commerces ». Selon l’observatoire, la liste des victimes comprend « une personne mutilée ayant perdu un œil, un journaliste grièvement blessé au visage et des personnes en état de détresse (évanouissement, crise de panique) ».