La macronie bafoue la démocratie

référendum, réforme des retraites

Lundi 17 février, le projet de loi de réforme des retraites a fait son entrée à l’Hémicycle, violemment accueilli par l’opposition de gauche, qui a exhorté l’ensemble des députés à soutenir le recours au référendum.

R-E-F-E-R-E-N-D-U-M

Juste avant l’ouverture de la séance, dix députés communistes et du groupe GDR (gauche démocrate et républicaine) se sont alignés côte à côte arborant des tee-shirts floqués d’une immense lettre allant du « R » au « M », en passant par le « E », « F », « E », « R », « E », « N », « D », et « U ». 

« Nous avons pris l’initiative d’une bataille déterminée pour que le peuple soit consulté sur ce projet de loi qui remet en cause fondamentalement notre contrat social », clame (sans micro) André Chassaigne, président du groupe GDR à l’Assemblée nationale. « Nous avons derrière nous le peuple uni dans sa majorité : 67 % des Français veulent un référendum sur la réforme des retraites. Nous lançons un appel à l’ensemble des députés de respecter la volonté du peuple. »

Provocations du gouvernement

Le nouveau ministre de la Santé, Olivier Véran, nommé dimanche soir à ce poste en remplacement d’Agnès Buzyn, qui remplace, elle, Benjamin Griveaux à la candidature pour la mairie de Paris, a provoqué la gauche en se réclamant d’Ambroise Croizat, cet ancien ministre communiste ayant généralisé le droit à la retraite. 

Et Laurent Pietraszewski a fait pire que son compère, en invectivant directement l’opposition. « Prenons garde que l’obstruction mécanique ne transforme certains députés en robots d’une organisation terroriste d’obstruction », a déclaré le secrétaire d’État chargé des retraites, faisant ici référence à la stratégie d’obstruction parlementaire, au demeurant pleinement assumée par l’opposition.

Rendre la parole au peuple

« Vous avez le pouvoir, et même le devoir, de mettre fin à ce cauchemar, à ce supplice, à cette lourde faute », a assené le député PCF Pierre Dharréville. « On ne saurait voir bafouées autant d’institutions et de règles démocratiques. On ne saurait enfin décider contre le peuple au nom duquel nous sommes rassemblés ».

« Peut-on imaginer qu’une telle réforme, aussi importante, se fasse sans le peuple, ou malgré le peuple, voire, plus grave encore, contre le peuple ? », interroge Fabien Roussel, secrétaire national du PCF. « Le moment est venu de mettre fin à l’incompréhension et la colère de nos concitoyens. Et de la meilleure façon qui soit en démocratie : en redonnant la parole au peuple. »