La motion référendaire est rejetée

motion référendaire, retraites

Lundi 17 février, les députés de la majorité ont voté contre l’organisation d’un référendum sur les retraites, sûrement parce qu’ils savent que leur réforme n’est pas du goût des Français.

« Contre le peuple »

« Peut-on imaginer qu’une telle réforme, aussi importante, se fasse sans le peuple ou malgré le peuple, voire, plus grave encore, contre le peuple ? » interrogeait lundi soir le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.

A cette question, les élus « En marche » ont répondu « Oui » en disant un grand « Non » à la motion référendaire proposée par l’opposition, la rejetant à 160 voix contre 70. « La démocratie représentative est la règle, la démocratie référendaire est l’exception », s’est justifié le secrétaire d’État aux retraites, Laurent Pietraszewski, qualifiant la motion de « manœuvre dilatoire pour empêcher l’Assemblée de faire ce pour quoi elle a été élue ». Mais monsieur Pietraszewski s’abstient bien de rappeler que la réforme des retraites est composée de 29 ordonnances, qui, elles, priveront effectivement l’Assemblée de ses prérogatives législatives en donnant tout pouvoir à l’exécutif.

Enième provocation

Et si seulement le secrétaire d’Etat s’était arrêté à la mauvaise fois. Mais non, celle-ci a vite laissé place au mépris, des Français et de ses opposants, qu’il n’a pas hésité à railler ouvertement. « Quelle serait la question du référendum ? Pour ou contre un système solidaire par répartition ? Pour ou contre le maintien d’un système dans lequel les pensions des femmes sont 40 % moins élevées que celle des hommes ? » a-t-il osé, sarcastique.

« Pourquoi pas 41 000 référendums pour chacun de vos amendements ? » surenchérit même son comparse, le député LaREM Jean-René Cazenove. « Vous nous dites “nous savons ce que veut le peuple” mais seulement un million de Français ont signé pour votre référendum sur ADP ».