Une pièce sans caméras est utilisée pour tabasser et terroriser les détenus au Centre de Rétention Administrative de Vincennes
Plusieurs anciens détenus ont témoigné de l’existence de cette pièce et de ce qu’ils ont subis. Ces derniers appellent la pièce « la salle des coffres ». Certains détenus tabassés par les policiers ont des problèmes psychologique que la torture semble avoir aggravé. Les personnes ayant accepté de témoigner rapportent que les victimes de la salle des coffres ont peur de raconter les faits. Selon l’un d’entre eux ; « Ils ciblent les plus faibles : ceux qui sont fragiles psychologiquement, qui ne parlent pas français ou n’ont pas d’avocats ».
Une salle de torture au CRA
Les militants associatifs connaissent l’existence de cette salle et de ces pratiques depuis au moins un ans selon Christine Benoit. Cette dernière milite à l’Observatoire citoyen du CRA de Vincennes. Les histoires se recoupent toutes et se ressemblent comme deux gouttes d’eau. Plusieurs collectifs rapportent avoir eu connaissance de cette salle. C’est le cas de militants du collectif « A bas les Cras » et de l’Assfam.
Le CRA de Vincennes possède 4504 caméras depuis 2018. Très peu de pièces du centre n’en sont pas dotés. L’une de ces salles est la salle des coffres. Cette pièce en deux partie sert notamment à prendre les empreintes et les photos et à déposer les effets des arrivants. Il semble qu’un climat de terreur se soit instauré dans le centre, en plus des horreurs quotidiennes de la détention. Les détenus rapportent leur peur d’entendre leur nom appelé au micro. Ils ne savent pas en effet si ils se rendent à une visite de l’avocat, à une entrevue, où si ils vont subir un passage à tabac.
Les policiers s’entrainent sur les détenus
Certains pointent spécialement du doigt la responsabilité des jeunes policiers et des stagiaires. En effet le centre de rétention se situe au même endroit que le centre régional de formation de la police. Ces jeunes policiers et stagiaires sont selon les détenus les plus violents et agressifs. Certains pensent que les jeunes se servent des détenus les plus fragiles pour se faire la main et s’entraîner.
Ces tortures viennent s’ajouter aux conditions atroces de la détention au CRA. Les détenus rapportent l’absence de soins, les rondes toute la nuit, la nourriture immangeable etc. Les détenus ont récemment entamé une grève de la faim pour protester contre ces conditions. Sans surprise s’en sont suivis de nombreuses visites à la salle des coffres, des réveils à lance à incendie, des coupures d’eau etc. Rappelons qu’actuellement les détenus peuvent être retenus jusqu’à 90 jours sur simple décision administrative. Ces histoires de tortures bien qu’atroces ne sont pas une surprise pour ceux qui connaissent la situation dans les CRA de France.