Jeudi 12 mars s’est conclue la campagne de signature pour engager un référendum d’initiative partagée (RIP) concernant la privatisation des Aéroports de Paris (ADP). Toutefois, bien que la procédure se soit soldée par un échec, il semblerait que le gouvernement n’ait plus l’intention de privatiser ADP.
La question de la privatisation « ne saurait se poser dans l’immédiat, a déclaré la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, mercredi 11 mars. Nous serions un bien mauvais gestionnaire si nous faisions le choix immédiat de céder les actifs et nos participations dans ADP »
Mauvaise volonté du gouvernement
Avec seulement 1,2 million de signatures récoltées au bout des neuf mois impartis, les opposants à la privatisation d’ADP étaient encore loin des 4,7 millions de signatures nécessaire pour enclencher la procédure de RIP. Mais ayant rassemblé tout de même près de 2,1% des électeurs français, les opposants s’estiment satisfaits. « Je pensais qu’on pouvait y arriver mais parvenir à près de 1,2 million de signatures, dans les conditions dans lesquelles on a dû travailler, c’est vraiment bien, se félicite Valérie Rabault, présidente du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. C’est une première constitutionnelle et une première tentative de référendum dans une campagne pas facile ».
Et le chiffre est d’autant plus impressionnant qu’il a été atteint malgré la mauvaise volonté du gouvernement, notamment dans la gestion du site de vote en ligne. « Des personnes continuent de ne pas pouvoir s’inscrire sans explication, des soutiens validés sont supprimés, dénonce Pierre, membre du collectif de citoyens à l’origine du site de sensibilisation Adp-rip.fr. Et sans compter la sécurité des données : nous avons créé notre site pour démontrer que n’importe qui pouvait aspirer la liste des signataires. Il leur aurait fallu trouver une façon d’anonymiser. »
Conditions non réunies
Mais que les opposants se rassurent, le gouvernement n’a finalement plus l’intention d’engager cette privatisation. « S’il n’y avait pas de crise économique et si les conditions de marché étaient parfaites, nous engagerions cette privatisation demain. La situation n’est pas celle-là. Il y a un million de signataires et les conditions de marché ne sont pas réunies, explique une source gouvernementale. Il faut être pragmatique. Toute notre attention est concentrée sur la crise actuelle (coronavirus) ».