Violente répression dans un camp de réfugiés en Seine-et-Marne

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Une cinquantaine de sans-papiers se sont réunis samedi soir dans la cour du CRA ( Centre de rétention administrative ) du Mesnil-Amelot, où ils sont retenus prisonniers, pour se plaindre de déplorables conditions d’incarcération, et exiger leur libération. La police est intervenue dimanche matin, mettant fin au rassemblement de la plus violente des façons. 

«  On vit dans des conditions ignobles. Rien n’est désinfecté, les policiers qui entrent et sortent n’ont pas de gel, pas de masque, nous non plus, rien. Franchement, on a peur de tous l’attraper et quand on dit quelque chose, les policiers nous frappent », témoigne notre source, un jeune homme enfermé au CRA du Mesnil-Amelot depuis un mois, et ayant souhaité conserver l’anonymat.

Violences et menaces

«  On a discuté avec le directeur du centre mais il nous a dit qu’il n’avait aucune solution à nous apporter, raconte un autre sans-papiers. On lui a dit qu’on resterait dans la cour jusqu’à ce qu’ils ferment et on a ramené nos matelas ». 

Toutefois, le directeur du centre n’a pas hésité à faire retirer les matelas, soi-disant pour écarter tout risque d’incendie. Les détenus ont donc dû passer la nuit à même le bitume, avant d’être brutalement regroupés par la police dimanche matin. «  Ils nous ont tous rassemblés dans un coin, plaqués au sol et pris nos téléphones. J’en ai vu quelques uns se prendre des coups de matraque, du gaz, alors qu’on ne bougeait plus, explique notre source.  Ils nous ont dit qu’on pourrait ressortir lundi si on était sages, mais que si on recommençait, ils allaient nous faire mal et on serait condamnés.  »

Justice aveugle 

Le 27 mars dernier, le Conseil d’Etat a rejeté le référé des associations de défenses des droits de l’Homme demandant « la fermeture temporaire des CRA », au motif que la détention n’était pas un  « facteur d’évolution de l’épidémie  ». 

Et les juges du fond ne sont pas plus cléments. «  Considérant qu’il n’y a plus de risque de contamination dans les CRA parce qu’il y a moins de prisonniers enfermés  », ceux-ci ne prononcent presque plus aucune remise en liberté, regrette Rafael Flichman, de l’association La Cimade.