Les pétromonarchies se débarrassent de leurs travailleurs étrangers 

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L’Arabie saoudite et le Qatar, dont l’économie repose en grande partie sur le travail de centaines de milliers de migrants importés de la Corne de l’Afrique ou de l’Asie du Sud-Est, se servent du coronavirus pour se débarrasser de cette main-d’oeuvre devenue gênante. 

Inquiétude des ONG

A Doha (Qatar),  « des travailleurs migrants (sont) expulsés illégalement pendant la pandémie », a révélé Amnesty International mercredi 15 avril, expliquant que les ouvriers étaient interpellés au motif d’un dépistage au coronavirus, puis « conduits dans des centres de détention où ils ont été maintenus dans des conditions abominables pendant plusieurs jours, avant d’être renvoyés au Népal ». 

Et selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), la situation serait sensiblement la même en Arabie saoudite, d’où 3 000 migrants éthiopiens ont été expulsés en un mois.  « L’expulsion et la déportation de migrants éthiopiens en situation irrégulière alors que la réponse de leur pays au Covid-19 n’est pas prête les mettent en danger », alerte Catherine Sozi, coordinatrice humanitaire des Nations unies pour l’Éthiopie.

Démenti des pays concernés

Le gouvernement qatari a immédiatement démenti les accusations d’Amnesty International, assurant que lesdits migrants avaient été renvoyés en raison de leur participation à «  des activités illégales et illicites ». Les autorités ont également vanté leurs « progrès substantiels dans les réformes des conditions de travail » des migrants, et leur collaboration avec les ONG « pour s’assurer que ces réformes sont bel et bien effectives ».

Toutefois, ces allégations sont difficiles à croire, tant les pétromonarchies sont imprégnées d’un racisme terrible et galopant. Dernier exemple en date du manque de considération dont sont victimes ces travailleurs, l’interview de l’actrice koweïtienne Hayat Al Fahad, au cours de laquelle la célébrité n’a pas hésité à faire étalage de sa haine : « Il faut renvoyer les travailleurs immigrés. Si leurs pays d’origine refusent de les accueillir, pourquoi serait-ce au Koweït de les soigner ? On n’a pas assez d’hôpitaux pour soigner en nombre suffisant. Qu’on les jette dans le désert ! »