Renault veut licencier malgré une importante aide de l’Etat

Renault, Etat, Licenciements

Bien que l’État ait récemment accepté de lui octroyer un prêt bancaire de 5 milliards d’euros, le constructeur automobile français aurait décidé de fermer trois usines, et de stopper la fabrication d’automobiles sur le site de Flins, dans les Yvelines.

« Impensable »

Selon le Canard enchaîné, « quatre usines seraient fermées en France : Choisy-le-Roi, Dieppe et les Fonderies de Bretagne, pour commencer. Le gros morceau – Flins – viendra plus tard ». Or, « quand on veut réindustrialiser le pays, c’est impensable ! », a martelé Philippe Martinez, le 20 mai sur RTL.

Le secrétaire général de la CGT a donc invité la direction de Renault à changer de stratégie, assurant que les déboires actuels étaient dus à la mauvaise administration de l’ancien PDG. « Est-ce que les 5 milliards que le gouvernement s’apprête à prêter à Renault vont servir à restructurer l’entreprise ? C’est un gros problème, a-t-il déploré. La situation n’est pas due à la crise sanitaire. Elle est due à des années de gouvernance de Carlos Ghosn, qui a été érigé comme un dieu pendant des années et on voit les conséquences de sa stratégie. »

« C’est du baratin »

« Ils sont capables de tout chez RenaultEn 2013, ils nous avaient déjà fait le coup du chantage à la fermeture de sites. On connaît la suite, fustige Ali Kaya, délégué CGT à Flins. On nous a imposé un accord de compétitivité avec suppressions de jours de RTT, nous en avons perdu 18 sur Flins, et l’emploi a été précarisé. Le gouvernement est à plat ventre devant la direction du groupe alors que nous avons réalisé 25 milliards d’euros de profits depuis dix ans mais personne ne sait où ils sont passés et ne leur demande de comptes là-dessus. »

La direction de Renault devrait révéler son plan d’économie le 29 mai, deux jour donc après l’annonce de son plan stratégique avec ses partenaires japonais, Nissan et Mitsubishi. Mais pour Olivier Augustin, délégué CGT chez Renault, tout ceci n’est qu’une mascarade, et la décision est prise depuis longtemps : « C’est du baratin, juste pour ne pas dire que le site fermera. On pourrait récupérer l’activité de Choisy, mais ils sont plus de 200 sur place et nous, on est 4000 ! Des milliers de travailleurs vont passer à la trappe », assure le syndicaliste.

« La direction et l’État doivent démentir aujourd’hui pour rassurer les salarié-es, les sous-traitants et les communes. Ou alors l’État doit retirer ses aides et se faire respecter », estime, pour sa part, le patron du PCF, Fabien Roussel.