LA CEDH estime que le boycott des produits israéliens n’est pas un crime

CEDH, boycott, Israël

Jeudi 11  juin, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a décidé que le boycott des produits israéliens n’était pas condamnable, et était même un droit citoyen. 

Affaire vieille de dix ans

L’affaire, initiée en Alsace en 2010, impliquait onze militants de la campagne «  Boycott, désinvestissement, sanctions  » (BDS) ayant conduit des actions d’appel au boycott des produits israéliens pour protester contre la politique expansionniste de l’Etat hébreu.

D’abord relaxés en 2011 en première instance par le tribunal de Mulhouse, ces militants ont ensuite été condamnés par la cour d’appel de Colmar en 2013, décision confirmée par la Cour de cassation en octobre 2015. Les militants ont alors formé un recours auprès de la CEDH en 2016, qui vient de rendre son verdict jeudi 11 juin 2020. 

Par cet arrêt, la CEDH juge donc les décisions françaises d’appel et de cassation contraires au droit européen, en ce qu’elles constituent une violation de l’article  10 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui établit le principe de la liberté d’expression et en limite les restrictions à des cas précis. La CEDH a également rappelé qu’une campagne citoyenne à motivation politique ne pouvait en aucun cas être assimilée à une discrimination économique.

Critique d’Israël ne rime pas avec antisémitisme

« Cette décision met en évidence que la critique des autorités israéliennes et l’usage de moyens pacifiques pour s’opposer à leur politique ne sauraient être confondus avec une manifestation d’antisémitisme », ont déclaré conjointement la Ligue des droits de l’homme (France) et la Ligue internationale des droits de l’homme.

« Israël a mobilisé d’énormes moyens humains et financiers pour faire taire la BDS. Cette décision est un démenti cinglant aux organisations qui se font, en France, le relais de la politique israélienne en attaquant la liberté d’expression et le droit d’action citoyenne », se félicite Taoufiq Tahani, président d’honneur de l’Association France-Palestine Solidarité.