Vendredi 26 juin, l’Association toxicologie-chimie de Paris a publié une étude réalisée par le professeur de mathématiques et docteur en biologie Alexander Samuel, révélant que les gaz lacrymogènes ortho-chlorobenzylidène malonitrile, ou gaz CS, produisaient du cyanure.
Deux formes d’expositions
« L’exposition au cyanure arrive par deux voies, note Alexander Samuel. Dans l’air, c’est la dégradation thermique du gaz CS, due à la très forte chaleur produite par l’explosion de la grenade, qui dégage du cyanure. »
L’autre forme d’exposition au cyanure résulte de l’absorption directe du gaz CS par l’organisme. En effet, dans le corps la molécule de malonitrile subit une biotransformation qui la scinde en deux anions de cyanure et un formiate. Le cyanure est alors évacué par l’organisme sous forme de thiocyanate, et c’est la détection de ce composé ionique qui permet d’établir l’exposition au poison.
Résultats édifiants
Alexander Samuel a tenu à valider sa théorie grâce à une technologie utilisée par le FBI, les tests suisses Cyanoguard. Les résultats se sont révélés sans appel. « Avant manifestation, toutes les personnes testées présentent une absence de cyanure, explique le chercheur. Après, nous avons des taux qui vont jusqu’à 0,75 mg/litre de sang, et aucune des personnes exposées n’est au-dessous de 0,5 mg/litre ».
« Le cyanure prend la place de l’oxygène dans le corps, poursuit le biologiste. Donc on a toutes les conséquences du manque d’oxygène, y compris sur le cerveau. Et en même temps, comme on tente de compenser cela en respirant plus fort, l’oxygène inutilisé s’accumule dans le corps et produit un stress oxydatif qui peut conduire à l’apoptose. Si cela se produit beaucoup et souvent, les organes en souffrent à long terme, notamment le foie et le cerveau ».