L’Assemblée nationale revient sur la PMA

PMA, assemblée nationale

Lundi 27 juillet, les députés ont repris l’étude, en deuxième lecture, du projet de loi bioéthique, dont la mesure phare est l’ouverture de la PMA (procréation médicalement assistée) à toutes les femmes, autrement dit aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires.

Opposition de la droite sénatoriale

« Heureusement que la gauche était là ! Comme en 1975 pour la loi Veil », a twitté l’ancienne ministre et sénatrice PS Laurence Rossignol. Car bien qu’adoptée (de justesse) en première lecture au Sénat, la disposition relative à la PMA a été très largement rejetée par la droite sénatoriale, qui a même obtenu la suppression de sa prise en charge par l’assurance-maladie pour toutes les femmes, conditionnant son remboursement à la présence d’un homme, et excluant de fait les femmes seules et les couples lesbiens.

Majorité divisée 

La loi bioéthique divise au sein même de la majorité, et deux dispositions, relatives au don dirigé de gamètes entre deux femmes, et à l’élargissement du diagnostic préimplantatoire des anomalies dans le nombre de chromosomes, ont particulièrement enflammé le débat. 

« Une loi de bioéthique n’est pas une loi d’égalité : elle doit poser un cadre et fixer des limites aux avancées scientifiques », affirmait il y a peu Aurore Bergé, la porte-parole du groupe LaREM, ex-Républicaine anciennement sympathisante de la Manif pour tous. 

« Les moins frileux, ce sont les Français qui veulent avoir accès aux progrès médicaux, estimait, à l’inverse, le corapporteur LaREM du projet de loi, Jean-Louis Touraine.  Si on faisait un référendum, je suis convaincu que le texte serait plus progressiste qu’aujourd’hui. »

Nouvelle loi, même débat

Des années après le mariage pour tous, les arguments sont toujours les mêmes. « Un papa, une maman ! » pour la droite, « Une bonne dose d’amour ! » pour la gauche. 

« Alors que la crise sanitaire nous a fait prendre conscience que l’humanité est autant à protéger que la nature, le projet de loi bioéthique prévoit d’organiser la fabrication artificielle d’enfants privés délibérément d’un père », estime par exemple l’association antiavortement Alliance Vita.

« Il faut une énorme dose d’amour pour faire ce parcours du combattant qu’est une PMA, c’est la seule chose qui compte. Les enfants qui en sont issus ont souvent plus de chances d’épanouissement que les autres. On ne peut pas lutter avec des arguments contre des a priori basés sur des croyances irrationnelles », rétorque Jean-Louis Touraine.