Grève de la faim dans un CRA du Val-de-Marne

CRA, grève de la faim

Samedi 8 août, 25 détenus du centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes ont décidé de cesser de s’alimenter pour protester contre des conditions de vie déjà inhumaines, et aggravées par les mesures prises pour lutter contre le Covid-19.

« Depuis la fin du confinement, les prisonniers avaient gagné le droit à la cellule individuelle  »,  explique le collectif À bas les CRA. Mais aujourd’hui «  la direction du CRA a décidé d’enfermer tout le monde dans le même bâtiment, obligeant les prisonniers à se mettre à quatre en cellule. »

Véritable cauchemar 

« On dort, on fait des cauchemars. On se réveille et c’est encore le cauchemar », se lamente Ahmed, un algérien de soixante ans arrivé en France en 1976 et habitué des centres de rétention administrative. 

« Ici, on est dépourvu de tout. J’avais un rendez-vous en préfecture programmé le 16  septembre, et une visite médicale le 12  août. Tout est annulé et on nous dit qu’ils vont supprimer le parloir », raconte le sexagénaire. 

Protocole inhumain

Les nouveaux arrivants sont d’abord retenus dans la partie 2A du CRA, où ils sont testés avant d’être répartis, dans le bloc CRA-1 s’ils sont négatifs, et CRA-2B s’ils sont positifs. 

« Ceux qui sont enfermés dans le CRA-2B sont complètement isolés, explique Margot Berthelot, de la coordination juridique de l’Assfam. On ne sait même pas s’ils sont en contact avec des policiers. Pour autant, ce nouveau système n’offre aucune garantie face aux risques de contamination. » 

« Nous allons demander la remise en liberté des personnes contaminées, assure Margot.  Elles ne peuvent être expulsées dans leur état et les CRA ne sont pas des lieux de mise en quarantaine. »