Article publié à l’origine sur Mediapart
Le réalisateur et producteur français Franck Phelizon, a la tête de la société de production Baril Pictures, ferait face depuis plusieurs semaines à de grosses difficultés de trésorerie. En cause, l’échec de son dernier film, Paranormal Investigation, distribué par Netflix, mais qui n’aurait pas séduit le public et porté un coup d’arrêt brutal aux projets du réalisateur.
D’après plusieurs informations, et de sources judiciaire, Phelizon serait en délicatesse avec plusieurs partenaires économiques et sous-traitants, et ne serait plus en mesure d’honorer le paiement de ses factures. Dès lors, sa société devrait se diriger vers une cessation de paiement, et donc une liquidation.
Phelizon est surtout connu pour ses expérimentations en matière de distribution. Son film Kickback se targuait ainsi d’être « le premier film en e-cinema », mais n’avais jamais fait recette. Pourtant, le producteur et réalisateur avait donné tous les gages possibles au milieu du cinéma, en affirmant que cette initiative n’était « pas une rébellion contre le cinéma ».
Pas une révolution non plus. Comme l’expliquait Fabrice Leclerc (chroniqueur cinéma) dans le Nouvel Obs, cette approche existe depuis longtemps aux Etats-Unis. Lui-même favorable à ce type de format, Leclerc expliquait qu’« aux Etats-Unis, des producteurs comme Steven Spielberg défendent l’idée que dans le futur, seuls les grands films resteront en salle. Les autres iront sur le numérique. » De la à dire que le e-cinéma ne serait qu’une « planque pour gros navets », comme l’écrivait Ramses Kefi ?
C’est en tout cas le jugement qui a été porté sur Paranormal Investigation par la critique et par les spectateurs, qui lui ont attribué les notes de 2,5 / 10 sur Sens Critique, 1,9 sur Ciné Séries, et 2 étoiles seulement sur Allo Ciné. Un rejet massif qui sonne le glas des ambitions du réalisateur.