Alors que le personnel soignant et les aides à domicile ont déjà, et à juste titre, obtenu des primes dûment méritées, les employés des entreprises de nettoyage n’ont, eux, rien perçu, et attendent toujours un geste de leur direction.
Plusieurs secteurs concernés
Des centres de maintenance de l’armée aux hôpitaux, en passant par les Ehpad et les commissariats, les techniciens de surfaces, ou plutôt techniciennes, puisqu’il s’agit en grande majorité de femmes, ont continué à oeuvrer dans l’ombre durant le confinement, pour permettre aux agents d’exercer dans les meilleures conditions possibles. Ces femmes de ménage ont donc récemment commencé à se faire entendre, exigeant que leur travail soit reconnu et récompensé à sa juste valeur.
La colère gronde notamment à l’Atelier industriel aéronautique (AIA) de Clermont-Ferrand, où les employées étaient à pied d’oeuvre jour et nuit pour permettre aux avions et hélicoptères d’acheminer les malades d’un hôpital à un autre. « À l’AIA, les fonctionnaires de l’armée et les militaires avaient le droit à des masques, des gants, mais les agents de nettoyage ont dû continuer à nettoyer les surfaces sans aucune protection les trois premières semaines du confinement ! », fulmine Bastien Laborde-Balen, secrétaire général adjoint CGT à l’AIA.
Une rancoeur partagée par les femmes de ménage du Groupement hospitalier Nord Essonne (GHNE). « Certaines ont eu 30 euros, d’autres 50, d’autres rien. Ce qu’on veut, c’est 500 euros minimum, autant que pour les soignants », exige Olivier Champetier, secrétaire de l’union départementale de la CGT en Essonne.
Mauvaise foi des employeurs
La société privée Onet, qui embauche les femmes de ménage du site de Clermont-Ferrand, avait promis une prime de 150 euros à ses salariées, mais elle est revenue sur sa parole en se dessaisissant du marché public du nettoyage de l’AIA, faisant ainsi passer ses employés sous la coupe d’une entreprise concurrente.
« Parce que ces travailleuses ne sont aujourd’hui plus ses salariées, Onet refuse de leur verser la prime promise. Elles ont pourtant travaillé sans relâche de mars à mai ! Tout le monde se sent lâché par l’entreprise, c’est un coup bas », déplore Bastien Laborde-Balen.