Les taxis vent debout contre Uber

Uber, taxis

Au début de l’été, les entreprises France Taxi et les Taxis Varois ont commencé à monter une action collective en justice pour prouver qu’Uber avait «  capté sauvagement et illégalement une part de marché des taxis  » grâce à une concurrence déloyale. Ils ont, depuis, été rejoints par 1350 chauffeurs. 

«  Assainir le marché  »

Les chauffeurs rappellent que leur but n’est pas d’obtenir une compensation financière, mais plutôt de parvenir à un système plus équitable. « On veut surtout assainir le marché et montrer qu’on existe, qu’on ne se laissera pas marcher dessus », assène Laurent Ledentec, patron des Taxis Varois. Conscient de son retard, le dirigeant rappelle toutefois qu’il n’a rien contre les atouts qui ont fait le succès d’Uber  ; la modernité, le système des chauffeurs VTC, et la concurrence. « On veut surtout que les plateformes s’adaptent à la loi, explique-t-il. S’il existe un lien de subordination caractérisé, les chauffeurs sont des salariés, point barre. Il faut respecter la loi et protéger les travailleurs ».

Les taxis estiment également que l’arrivée des chauffeurs Uber a grandement contribué à ternir leur l’image. Le taxi « est vu comme un escroc notoire aux prix trop élevés. Or nos tarifs sont réglementés par la préfecture et ils sont le reflet du juste prix  ! » fulmine Laurent Ledentec. Uber a « déstabilisé la quiétude professionnelle » des taxis, dont «  beaucoup ont divorcé ou sont sous pression », ajoute Maître Dubucq, l’un des avocats des plaignants.

Plateforme de mise en relation

Uber se décharge de toute accusation de concurrence déloyale, arguant qu’il n’y a aucun lien de subordination entre la plateforme et les chauffeurs VTC.  Ceux-ci « utilisent l’application si, quand et où ils le souhaitent, peuvent travailler avec d’autres applications et avoir leur propre clientèle privée », explique un représentant de l’entreprise.

Uber est une « plateforme de technologie qui met en relation des chauffeurs indépendants et des passagers », pas une « société de transport » ni un « exploitant VTC », et ne peut donc pas « être comparé à des industries traditionnelles de transport individuel », se défend le groupe.