Depuis quelques mois, les menaces et insultes racistes se sont multipliées contre plusieurs maires, principalement d’origine maghrébine.
Témoignages glaçants
Les menaces ont été particulièrement virulentes à l’égard du maire PCF de Stains, Azzédine Taïbi, après que celui-ci ait affirmé son soutien au comité Adama. « Les appels téléphoniques à la mairie, les courriers d’insultes, les menaces de mort sont devenues systématiques », raconte-t-il.
Une expérience partagée par le maire divers gauche-écolo de Givors, Mohamed Boudjellaba, continuellement harcelé depuis sa prise de fonction. « C’était d’une grande violence : quatre pages de calomnies, de haine raciale et de menaces », explique-t-il, énumérant certaines de ces menaces : « Tu devrais changer de prénom et de nom si tu veux devenir maire » ; « On sait encore se servir d’une mitraillette » ; « Tu sais comment ça fait une bombe dans une habitation, ça fait boum » ; « Allez fous le camp bougnoule si tu ne veux pas brûler comme une merguez ».
« Je ne peux pas exercer mon mandat avec la peur au ventre. Je ne suis qu’un maire au service des citoyens, on ne peut pas me jeter en pâture comme ça », se lamente monsieur Boudjellaba qui, naturellement, redoute un éventuel passage à l’acte. « Quand je reçois des courriers anonymes, que ces personnes disent connaître l’adresse de mon domicile, je m’inquiète pour ma famille, mes proches, et mon équipe », reconnaît-il.
Actes antisémites
Mais les maires d’origine maghrébine ne sont pas les seuls à être pris pour cible. Parmi les personnalités menacées figure, par exemple, Alain Fontanel, candidat LaREM aux municipales de Strasbourg, qui a découvert un document couvert de croix gammées devant sa porte. « Je considère qu’une étape est clairement franchie dans le cadre des municipales : c’est un acte d’intimidation et de menace, dans mon espace privé, où ma famille vit », avait-il immédiatement déclaré sur Facebook.
« Ils ont cru que j’étais juif, alors que c’est faux. Ils auraient pu me voir comme un banquier ou un haut fonctionnaire. C’est la recherche d’une caractéristique qu’il déteste, l’expression d’une haine », affirme monsieur Fontanel.