Les 4,7 milliards d’euros que le gouvernement souhaite injecter dans le fret ferroviaire ne permettront pas, selon la CGT, de relancer l’activité. Seulement de la stabiliser.
« Planification longue »
Plutôt que de se contenter d’éviter la casse, comme le fait le gouvernement, la confédération propose donc de revoir tous les pans de l’activité, grâce à « une planification longue » en trois étapes.
Tout d’abord, la « reconstitution ». La CGT souhaiterait « régénérer la plupart des installations existantes et reconstituer les effectifs », pour retrouver d’ici à 2030 les volumes transportés en 2000 (55 milliards de tonnes par kilomètre). Ensuite, « l’accélération », reposant sur la création de nouvelles dessertes, qui permettrait d’atteindre 110 milliards de tonnes par kilomètre d’ici vingt ans. Et enfin, « la consolidation », qui consistera à atteindre, en 2050, l’objectif de 25 % de part modale.
Plus concrètement, la phase de reconstitution consistera à garantir « à chaque département, la proximité avec une gare de triage, un terminal de transport combiné (transport de camions sur des trains – NDLR) et un corridor fret », explique la CGT. Et pour ce faire, celle-ci propose que soient mises en place des « subventions dédiées » ainsi qu’« une contribution des autoroutes privées… et sanctuarisées dans un budget de programmation ferroviaire 2021-2050 ».
Nécessité d’un outil public
« La concurrence et les lois du marché n’ont jamais permis de développer le fret ferroviaire. Il faut un outil public », assure Laurent Brun, secrétaire général de la fédération CGT des cheminots.
« Pour réorienter des marchandises sur le train, il faut d’abord investir massivement dans les triages et les voies ferrées, dans le matériel roulant (locomotives et wagons) pour offrir des solutions de transport (…) c’est le rôle d’une entreprise publique », insiste le syndicaliste. Il faut donc « permettre à la SNCF de travailler sur le temps long et protéger les dessertes pour amortir ces investissements ».