Les syndicats de journalistes et les ONG de défense des droits de l’homme dénoncent une véritable instrumentalisation de l’affaire Omar Radi, ce journaliste très critique à l’égard du régime marocain.
4 mois de prison
Arrêté le 29 juillet pour s’être intéressé d’un peu trop près à la corruption dans le milieu politique marocain, et pour avoir soutenu ouvertement le mouvement populaire du Rif, Omar Radi a été condamné à quatre mois de prison. Il devrait purger sa peine au pénitencier d’Oukacha, à Casablanca.
Procès qui n’a pas lieu d’être
Mais les ONG, qui ne l’entendent pas de cette oreille, comptent bien obtenir la libération de monsieur Radi. Amnesty International, par exemple, a demandé que se tienne « un procès équitable pour Omar » et « que sa détention provisoire n’est pas nécessaire au titre du droit à la présomption d’innocence, et que le harcèlement judiciaire et médiatique contre lui doit cesser ».
La Fondation Clooney a, elle, publié un rapport affirmant que ce procès « n’aurait jamais dû se tenir. Le Maroc devrait arrêter de poursuivre les journalistes et respecter leurs droits à la liberté d’expression et à la liberté de la presse en vertu de ses obligations internationales en matière de droits de l’homme ». Les droits d’Omar Radi « ont été violés par la Cour qui n’a pas respecté la présomption d’innocence », nous appelons donc la justice « à annuler la condamnation de Radi en appel et à faire en sorte que toute autre procédure soit correctement fondée », précise le rapport.
Banalisation de la méthode
« Désormais, les poursuites apparemment truquées contre des journalistes critiques figurent en bonne place dans le manuel des autorités marocaines pour étouffer toute contestation. Les accusations d’espionnage, ainsi qu’une cascade d’autres charges, semblent concoctées pour faire tomber Omar Radi », s’inquiète Eric Goldstein, directeur par intérim de la division du Moyen-Orient et Afrique du Nord de Human Rights Watch (HRW).