Les syndicats étudiants se sont mobilisés suite au suicide, mercredi 23 septembre, de Doona, une transgenre de 19 ans étudiante en psychologie à la faculté Paul-Valéry de Montpellier. Ils réclament que toute la lumière soit faite sur les événements ayant conduit à cette tragédie.
Administration mise en cause
La jeune femme ayant déjà fait deux tentatives de suicide, samedi 19 et le lundi 21 septembre, sa famille et ses amis reprochent au CHU de Montpellier et au Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (CROUS) de ne pas avoir fait le nécessaire pour qu’elle ne récidive pas une troisième fois. « Le jour de sa mort, le Crous lui a explicitement dit qu’elle perdrait son logement si elle faisait une autre crise suicidaire », s’est offusqué un ami de la victime sur Twitter.
« Si les causes exactes de son suicide ne sont pas encore connues, ce geste fait suite à des tentatives précédentes dont vos services avaient été informés. Or, suite à la deuxième tentative de suicide, une assistante sociale du CROUS et un médecin scolaire étaient directement en lien avec Doona. Il lui aurait été dit, lors de la réunion du mercredi 23 septembre, soit quelques heures avant son suicide, qu’elle ne pouvait plus tenter de mettre fin à ses jours, sous peine d’être expulsée de son logement. Nous espérons que le cynisme des assistantes sociales n’en est pas arrivé à ce point », a ajouté le Syndicat de combat universitaire de Montpellier (Scum), dans une lettre adressée au directeur du Crous.
Réponse du Crous
« Cette étudiante, résidente d’une cité universitaire du Crous, avait bénéficié d’un accompagnement renforcé de la part des services sociaux, comme des personnels assurant la gestion de la résidence du Crous de Montpellier-Occitanie, également éprouvés par ce drame et auxquels le soutien s’adresse également. Dans ce contexte, vos accusations gratuites sont simplement abjectes. Je vous invite à davantage de retenue, et à éviter toute accusation gratuite et qui souille le travail du Crous », a fustigé la rectrice de l’académie de Montpellier, Sophie Béjean.
Mais la rectrice a, semble-t-il, fait une erreur, qui n’a pas échappé au Scum. « Même votre terminologie est à revoir, vous parlez de «transformation», mais ce n’en est pas une, c’est une transition. Nous parlons ici d’êtres humains et non pas de Pokémon. Ce sont ces petites choses que nous devons tous et toutes changer afin de disposer d’une société plus égalitaire », lui a répondu le syndicat étudiant.