PSA jette l’argent par les fenêtres 

PSA, achat, actions

Le 23 septembre dernier, le constructeur français PSA Peugeot Citroën a racheté 10  millions d’actions à son partenaire chinois Dongfeng, pour une valeur de 164 millions d’euros, avant de les annuler le 25 septembre. Inacceptable, selon les syndicats. 

Bidouillage capitalistique

« C’est scandaleux de jeter comme ça autant de pognon par la fenêtre ! », s’emporte Jérôme Boussard, secrétaire général de la CGT PSA Sochaux. Car c’est bien de cela qu’il s’agit ici. En effet, le but de ce rachat est uniquement de faire baisser la participation de Dongfeng au capital de l’entreprise, pour que l’administration américaine, méfiante dès qu’un acteur chinois est impliqué, accepte plus facilement la fusion entre PSA et le géant italo-américain Fiat Chrysler.

Et si encore PSA avait acheté ces actions pour les revendre, les syndicats n’auraient certainement rien eu à y redire, mais au lieu de cela, la direction à décider de les annuler. Il s’agit donc d’un cadeau supplémentaire fait aux actionnaires, car annuler des actions revient simplement, pour l’entreprise, à accroître la valeur des actions restantes.

Argent mal dépensé

D’autant que cette vente intervient « alors que les restrictions frappent les secteurs de l’entreprise, que les salariés de PSA ont été durement impactés par le chômage partiel », rappelle la CFDT.

A Sochaux,  « 1 500  intérimaires bossent tous les jours. La direction ferait mieux de les embaucher, plutôt que de brûler, comme elle le fait, l’argent des salariés, fulmine Jérôme Boussard. Ces millions « pourraient aussi servir à améliorer nos conditions de travail parce que, franchement, aujourd’hui, faut être un marathonien pour tenir un poste sur une ligne de montage ».

La direction devrait plutôt redistribuer cet argent aux salariés, estime le cégétiste, «  à condition que ce ne soit pas des primes, mais de véritables augmentations de salaire pour des travailleurs plus que méritants, surtout en ce moment ! »