Pour apaiser les commerçants de proximité, le gouvernement prévoit d’ordonner la fermeture des rayons « non essentiels » des grandes surfaces, et de mieux réguler le flux des clients.
Colère grandissante
Depuis mercredi, et l’annonce du reconfinement par Emmanuel Macron, les petits commerçants dénoncent l’injustice flagrante leur imposant de fermer boutique, alors que les grandes surfaces restent ouvertes. Il s’agit ni plus ni moins d’une « concurrence déloyale de la grande distribution et des plateformes organisée par le gouvernement », fustige Jean-François Ferrando, président de la Confédération nationale des très petites entreprises. « Dans nos magasins, le flux est beaucoup moins important que dans les grandes surfaces. Nous le contrôlons. Nous avons un cahier de suivi des cas contacts. Dans les grandes surfaces, vous l’avez vu, le cahier de suivi ? », argumente le représentant patronal.
Les chefs d’entreprises « sont tous à bout, poursuit Jean-François Ferrando. Certains « sont à deux doigts du suicide. Là, un de nos adhérents, propriétaire d’un magasin de jouets, vient de poster sur Facebook qu’il se met en grève de la faim. C’est comme ça depuis deux jours. »
Recherche d’équité
Soucieux de préserver leur économie locale, de nombreux maires sont montés au créneau, prenant des arrêtés de réouverture pour certains, et appelant à la responsabilité du gouvernement pour d’autres. Dans un courrier commun, une cinquantaine de maires ont ainsi rappelé que « la cohésion nationale est absolument fondamentale pour la lutte contre cette pandémie », et que celle-ci était menacée par certaines décisions injustes. « La mesure la moins comprise est l’inégalité de traitement entre les commerces de proximité, à l’exemple – mais il n’est pas le seul – des librairies, et les grandes surfaces commerciales », soulignent-ils.
Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, leur a répondu dimanche, promettant de tout faire pour rétablir « l’équité », en attendant une potentielle réouverture des petits commerces le 12 novembre. « L’option sur laquelle on travaille, c’est que tous les rayons des produits qui ne sont pas essentiels doivent être fermés », a expliqué le ministre, ajoutant que « la jauge et les contrôles » devront aussi être « renforcés ».