Samedi 28 novembre, dans l’après-midi, 110 agriculteurs du village de Koshobe ont été massacrés par des hommes à moto alors qu’ils travaillaient aux champs. La tuerie a été revendiquée mardi 1 er décembre par le Groupe sunnite pour la prédication et le djihad, plus connu sous le nom de Boko Haram.
Risque de crise alimentaire
Bien que cette attaque soit loin d’être la première perpétrée dans l’Etat de Borno, des centaines d’agriculteurs de la région ayant été tués ces derniers mois, elle est de loin la plus meurtrière.
« L’assassinat des travailleurs agricoles est tragique et condamnable. Le gouvernement a donné et continue de donner tout le soutien nécessaire à l’armée pour qu’elle fasse tout son possible pour protéger la population de notre pays et son territoire », s’est contenté de twitter le président nigérien, Muhammadu Buhari.
Une réaction jugée insuffisante par l’ONU, qui estime que protéger ces paysans est une priorité absolue. Ces agriculteurs sont « confrontés à des épreuves indicibles. Les aider à cultiver des terres et à reconstruire leurs moyens de subsistance constitue le seul moyen d’éviter une crise alimentaire imminente dans l’État de Borno », prévient l’organisation.
Tentative de déstabilisation
Cette attaque, survenue lors des premières élections locales organisées dans le Borno depuis 2009 ( et le début de l’insurrection djihadiste ), apparaît comme une tentative de Boko Haram de discréditer le président nigérien.
En démontrant l’incapacité de Muhammadu Buhari à assurer la sécurité des élections, les djihadistes espèrent saper le peu de confiance que le peuple a encore en lui. En effet, l’armée régulière nigérienne, dont le président est issu et qu’il contrôle, est elle-même accusée de brutaliser, rançonner, voir massacrer la population.