La cohabitation née de la victoire de la droite aux élections législatives de 2015 a placé le président vénézuélien, Nicolas Maduro, dans une situation compliquée, dont il souhaite aujourd’hui s’extirper en regagnant la majorité à l’assemblée. Il a, pour cela, convoqué dimanche 6 décembre des élections législatives, d’ores et déjà boycottées par Juan Guaido et ses alliés.
Droite vénézuélienne divisée
Initialement prévues au début de l’année 2020, mais reportées en raison de la pandémie de Covid-19, ces élections divisent les opposants de Nicolas Maduro.
D’un côté, le président autoproclamé, Juan Guaido, demande leur boycott pur et simple. Il est soutenu en cela par les Etats-Unis, qui affirment qu’ils ne reconnaîtront pas ce scrutin, et par l’Union européenne, qui réclame un report, estimant que « les conditions pour des élections transparentes ne sont pas réunies ».
Ce boycott est toutefois loin de faire l’unanimité parmi les opposants. Henrique Capriles, candidat de la droite aux élections présidentielles de 2012 et 2013, a par exemple appelé les Vénézuéliens à « jouer le jeu de la démocratie », et à prendre part aux élections. « Nous voulons tous changer le gouvernement et nous allons y parvenir constitutionnellement, pacifiquement et électoralement ! », assure, de son côté, Javier Bertucci, président du parti d’opposition Esperanza por el cambio.
Le reste de la gauche espère tirer son épingle du jeu
« Nous vivons, au Venezuela, une crise typiquement capitaliste. Les orientations socialistes adoptées par Hugo Chavez après le putsch manqué de 2002 se sont délitées. Le pays affronte une agression très dure des États-Unis et de leurs alliés en Amérique latine. Mais on ne peut pas, au nom de la résistance à cette agression, justifier des tentations autoritaires, s’accommoder de reprivatisations, abandonner la défense des droits fondamentaux du peuple, des travailleurs vénézuéliens, dont les conditions de vie sont devenues insupportables », rappelle Carolus Wimmer, membre du Parti communiste vénézuélien.