Plusieurs milliers de chauffeurs routiers sont bloqués côté anglais suite à la décision du gouvernement français de fermer sa frontière avec le Royaume-Uni. Ils traversent au compte-gouttes, mais la plupart d’entre eux devront certainement passer Noël dans leur camion.
Tests à la charge du routier
Parqués dans leur cabine, les chauffeurs « ont l’obligation de ne pas quitter leur véhicule, sous peine d’amende et de fourrière », et pour ceux qui n’ont pas le nécessaire avec eux, tant pis, dénonce l’interfédérale CGT, CFDT, FO CFTC. Ils n’ont pas non plus accès aux sanitaires, et encore moins à un repas chaud.
Pour espérer regagner la France à l’ouverture de la frontière, les routiers devront par ailleurs montrer patte blanche, en effectuant un test PCR à leurs frais. « Il faut deux jours en Angleterre pour obtenir un rendez-vous et deux jours supplémentaires pour avoir les résultats », d’un test qui sera « à la charge du routier ou de son entreprise », déplore Sandy Penne, membre du bureau fédéral de la CGT transports.
Les syndicats dénoncent une « décision prise à la hâte » par le gouvernement, qui pousse « de nombreux routiers français mais également étrangers » à vivre « dans des conditions inhumaines ». Ils réclament donc « que les tests PCR soient réalisés sur le sol français » et exigent « l’arrêt immédiat des transports de marchandises vers le Royaume-Uni ».
« Il y a urgence »
Le ministère des Transports est « incapable de nous garantir que la fermeture des frontières ne durera que 48 heures », fulmine Sandy Penne, pourtant « il y a urgence ».
« En prévision, les Britanniques ont fait des réserves », explique le cégétiste. Avant la fermeture, déjà, « le nombre de poids lourds à la frontière est monté à 9 000 par jour et les temps de passage, d’ordinaire de deux heures au maximum, ont grimpé à 6, voire 10 heures ». Maintenant « on compte entre 15 000 et 20 000 poids lourds à l’arrêt sur l’autoroute et il en arrive chaque heure un peu plus ». « En trafic normal, 6 000 camions franchissent la frontière quotidiennement, par le tunnel ou sur des bateaux, alors imaginez le temps qu’il va falloir pour résorber le bouchon », s’inquiète le syndicaliste.