Après 9 mois de fermeture, depuis le 14 mars dernier, les boîtes de nuit s’éteignent lentement mais sûrement. Jusque là indemnisés par l’Etat, les professionnels s’inquiètent maintenant de ne pas percevoir l’aide jusqu’à la réouverture de leurs discothèques.
Traitement inégal
« Nous sommes méprisés. Il a fallu attendre le 17 juillet pour être enfin reçus par le cabinet d’Alain Griset, ministre délégué aux PME. Nous n’avons pas eu un seul centime lors du premier confinement », dénonce Christian Jouny, propriétaire d’une boîte de nuit et représentant du Syndicat national des discothèques et lieux de loisirs (SNDLL). Nous avons reçu trois fois 15 000 euros, en juin, juillet et août, « c’est très largement insuffisant. Pour les plus grosses structures, ça ne paye même pas leur loyer », explique le patron.
« Il y a un désarroi général et une réelle détresse. Ça suffit de nous dire qu’on nous comprend, on veut que le gouvernement prenne pleinement la mesure de la situation et agisse », prévient Christian Jouny.
Des salariés non épargnés
Les patrons ne sont pas les seuls à se préoccuper de la situation. Les employés, bien qu’au chômage partiel pour la plupart, s’inquiètent eux aussi de leur avenir.
« Mon employeur me garde parce qu’il s’y est engagé, on a signé un contrat. Mais on m’a déjà dit que le poste de DJ avait été définitivement supprimé en août, et que je ne serai pas embauché à la fin de mon alternance, se lamente Hugues Arriat, DJ à La Rochelle. Au moins, je suis salarié, je ne suis pas un intermittent du spectacle comme beaucoup d’autres DJ. Ceux-là n’ont plus de dates depuis le début de l’année, il va falloir qu’ils trouvent de nouveaux domaines d’activité, comme les mariages ou les cours de sport, pour pouvoir toucher le chômage. »
« On peut rouvrir »
Alors que les fêtes clandestines se multiplient, les gérants enragent, assurant qu’une réouverture est possible. « On peut rouvrir avec un protocole, on peut prendre les coordonnées des clients, distribuer du gel et des masques, faire respecter la distanciation avec nos videurs », explique Roger, patron d’une boîte de nuit marseillaise.