Le patron de Twitter regrette le fiasco Trump

Jeudi 14 janvier, le fondateur de Twitter, Jack Dorsey, a estimé sur sa plateforme que bannir Donald Trump était la chose à faire, mais que la manière dont cela avait été fait constituait un «  échec  » et un «  précédent dangereux  ».

«  Situation extraordinaire et intenable  »

«  Je ne me réjouis ni ne suis fier d’avoir à bannir Donald Trump de Twitter, ou de la manière dont nous avons pu en arriver jusqu’à cette décision  », a twitté Jack Dorsey dans la nuit de mercredi à jeudi.

«  Je pense qu’il s’agit de la bonne décision pour Twitter  », a réaffirmé le PDG de Twitter, insistant sur le fait que son site avait été «  confronté à une situation extraordinaire et intenable, (l’)obligeant à concentrer toutes (ses) actions sur la sécurité publique  ». 

Conscient de l’émoi et de l’inquiétude que sa décision a provoquée, le généreux milliardaire, qui avait donné 1 milliard d’euros (un sixième de sa fortune) en avril dernier pour lutter contre le coronavirus, s’est montré compréhensif et rassurant. «  Cela établit un précédent qui me semble dangereux : le pouvoir qu’un individu ou une entreprise a sur une partie de la conversation publique mondiale  », a reconnu Jack Dorsey.

«  Plus de transparence dans notre modération  »

Avant, «  les gens pouvaient simplement aller sur un autre service, si nos règles et nos conditions d’utilisation ne leur convenaient pas  », mais «  ce concept a été remis en cause la semaine dernière quand un certain nombre de fournisseurs d’outil Internet ont décidé de ne plus héberger ce qu’ils considéraient comme dangereux  », ajoute le patron de Twitter. «  Je ne pense pas que cela ait été coordonné, précise-t-il. Plus probablement : ces sociétés sont arrivées à leurs propres conclusions ou ont été encouragées par les actions des unes et des autres.  » 

«  Oui, nous devons examiner avec un oeil critique les incohérences de notre règlement. Oui nous avons besoin de plus de transparence dans notre modération des contenus  », insiste enfin Jack Dorsey, rappelant sa vision d’un «  Internet libre, ouvert et mondial  ».