Ticket resto  : l’arnaque du télétravail 

télétravail, tickets-restaurant

Le travail à distance, vital en temps de crise sanitaire, «  ne doit pas être un coût pour le salarié  », rappelait la ministre du travail, Elisabeth Borne, mardi 9 février. Pourtant il finit par en être un, certaines entreprises ayant cessé de payer les tickets-repas. 

«  Economies sur le dos des salariés  »

Bien que la ministre ait insisté sur le fait qu’il « appartient à l’employeur de couvrir les frais engendrés par le télétravail  », de nombreuses entreprises se substituent à leurs obligations concernant les tickets resto. Parmi les plus connues figure SFR, qui a retiré les titres-restaurant à ses employés à distance dès mars 2020. «  Des économies sur le dos des salariés !  », fustige Xavier Courtillat, délégué syndical central CFDT chez SFR. 

Même son de cloche chez Enedis, qui refuse depuis le début du confinement de prendre en charge les repas de ses employés en télétravail. 15 000 employés du groupe travaillant à distance, celui-ci aurait économisé l’équivalent de 3 millions de repas depuis le début de la crise, selon la FNME-CGT. Et cela sans parler des économies réalisées sur le chauffage ou le ménage, moins d’espace étant utilisé dans les locaux. 

Droit inaliénable

Fin 2020, la CGT de Groupama Assurances Mutuelles a saisi la justice pour que soit rétabli le remboursement des frais de restauration des employés. «  Le refus d’attribuer à tous les salariés en télétravail des titres-restaurant est contraire aux positions de l’Urssaf et de la Commission nationale des titres-restaurant  », a rappelé la CGT devant la cour.

Pour les syndicalistes, le droit aux titres-restaurant est pratiquement inaliénable. «  Le Code du travail décrit de façon très précise qu’il est important de faire une pause déjeuner. Quand on travaille chez soi, le domicile devient le lieu de travail. Les salariés sont en droit de demander le retour de ces tickets-restaurant », affirme François Hommeril, président de la CFE-CGC.