La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, souhaite charger le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) d’enquêter sur « l’islamogauchisme » qui « gangrène l’université et la société dans son ensemble ».
« Ravages à l’université »
« Danger, vigilance et action » sont les trois mots-clés sur lesquels le CNRS devra s’appuyer pour « distinguer de ce qui relève de la recherche académique de ce qui relève du militantisme et de l’opinion ».
« Dans nos universités, il y a des gens qui peuvent utiliser leurs titres et l’aura qu’ils ont. Ils sont minoritaires et certains le font pour porter des idées radicales, ou porter des idées militantes de l’islamogauchisme en regardant toujours tout par le prisme de leur volonté de diviser, de fracturer et de désigner l’ennemi », estime la ministre, rappelant tout de même que « l’immense majorité des universitaires sont conscients de cela et luttent contre ».
« L’islamogauchisme fait des ravages à l’université ». « Ces gens-là favorisent une idéologie qui, ensuite, de loin en loin, mène au pire », insiste la ministre.
« Pathétique et inquiétant »
« Non, les universités ne sont pas des lieux où se construirait une “idéologie” qui mène au pire. Non, les universités ne sont pas des lieux d’expression et d’encouragement du fanatisme. Non, les universités ne sauraient êtres tenues pour complices du terrorisme », répond la Conférence des présidents d’université, rappelant que « la recherche n’est pas responsable des maux de la société, elle les analyse. L’université est, par essence, un lieu de débats et de construction de l’esprit critique ».
« Les étudiants crèvent de faim, certains se suicident, des centaines abandonnent les études, des milliers ne peuvent plus payer leur loyer, mais la priorité, pour Vidal, c’est d’enquêter sur “l’islamogauchisme”. Pathétique et inquiétant ! », s’emporte le président de l’Observatoire national de l’extrême droite, Thomas Portes. « Affligeante Vidal qui veut charger le CNRS d’organiser la chasse aux sorcières et déshonore sa fonction », fustige, pour sa part, la sénatrice EELV Esther Benbassa.