A Paris, des livreurs de repas salariés

Resto.Paris, livraison de repas

Révoltée par les méthodes de Deliveroo et Uber Eats, qui exploitent leurs travailleurs, la coopérative parisienne de livraison à vélo Olvo a mis au point une «  plateforme éthique  » baptisée Resto.Paris, qui salarie ses livreurs.

Plus de cinquante restaurants participants

La plateforme, lancée en septembre dernier grâce à un financement de la mairie de Paris (30 000 euros), a déjà séduit une cinquantaine de restaurants qui apprécient cette alternative. « Nous avions déjà réfléchi à proposer des plats en livraison mais nous souhaitions rester cohérents avec les valeurs de notre lieu centré autour du bien-être : nous ne pouvons pas proposer une cuisine bio et avoir recours à des entreprises qui exploitent leurs livreurs. Resto.Paris nous a donné la possibilité d’accéder à la livraison tout en restant fidèles à notre philosophie », se réjouit Lyne Vidal, propriétaire d’un restaurant/salle de yoga, pour qui l’éthique passe avant tout. 

« Environ cinq nouveaux restaurants devraient rejoindre la plateforme chaque mois. Ce chiffre modeste permet de bien les accompagner », assure Chloé Bouilloux, de l’équipe Resto.Paris.

Commandes raisonnées

« Nous voulions montrer qu’un modèle qui traite correctement les livreurs est viable », Leeroyd Levi, fondateur et gérant de la coopérative Olvo. Et pour qu’il soit viable, ce modèle obéit à des règles écoresponsables. En ce qui concerne la distance par exemple, la livraison ne peut s’effectuer que dans un rayon de 4 km. De plus, le montant de la commande ne peut-être inférieur à 35 euros, cela évite qu’un livreur se déplace pour un simple caprice, comme une glace par exemple. 

Ces restrictions permettent « de rappeler que la livraison est un service et qu’elle a donc un coût. Uber Eats, Deliveroo et autres peuvent ne pas faire payer le client parce qu’ils paient très peu les livreurs. Cela invite aussi à passer des commandes groupées », explique Leeroyd Levi.