La lutte des intermittents continue 

intermittents, mobilisation

L’occupation des théâtres a fini par attirer l’oreille de Jean Castex, qui a reçu les syndicats jeudi 11 mars à Matignon. Mais le Premier ministre n’a pas apporté de réponse satisfaisante aux professionnels du spectacle, qui ont réclamé la poursuite du mouvement. 

Les miettes de Castex

Cette rencontre, qui avait pour seul but de calmer les syndicats, n’a trompé personne, et même envenimé les choses. « À part quelques miettes ici ou là, 20 à 30  millions largement insuffisants pour répondre à l’ampleur de la crise. Le compte n’y est pas », enrage le secrétaire de la CGT spectacle, Denis Gravouil. 

Concernant les droits au chômage des intermittents,  « on n’en saura rien avant la fin du mois de mars », regrette-t-il, et à propos de la réouverture des salles, « aucune perspective. Pire, elle s’éloigne, une fois de plus, en raison de l’aggravation de la crise sanitaire, selon le Premier ministre  ». Castex «  a lâché des miettes, répète Denis Gravouil.  En un mot, le quoi qu’il en coûte” ne leur coûte pas très cher  ! 

Intermittents, étudiants, même combat

Les intermittents ne veulent pas pour autant s’approprier la mobilisation. Sebastien, étudiant à l’École supérieure d’art dramatique résume très bien la situation. « On est étudiants et les étudiants sont sacrifiés. On est artistes, et les artistes sont sacrifiés. Pour nous, c’est la double peine ». Mais « on ne se bat pas que pour l’intermittence. On se bat pour et avec tous les étudiants. Notre mouvement apporte son soutien aux étudiants précaires, isolés, invisibilisés et sans perspective d’avenir, aux 2  millions d’intermittents en précarité. »

Et quand on l’accuse de bloquer les théâtres, Sébastien s’emporte. « On ne bloque pas, on ouvre ! Cela fait deux ans que les élèves sortent de mon école et ne travaillent pas. C’est quoi, le but ? Accepter l’idée qu’il n’y aura plus d’artistes en France ? Accepter de basculer tous au RSA ? On a besoin de rencontrer le public, de se confronter à lui. Le théâtre n’a pas vocation à être capté ou diffusé sur Internet. »