En Espagne, les livreurs à vélo sont désormais des salariés

livreurs, salariés, Espagne

Le gouvernement de Pedro Sanchez (Parti socialiste ouvrier espagnol) a décidé de modifier le Code du travail pour conférer le statut de salarié à tous les livreurs à vélo, quel que soit leur employeur ( Uber eats, Déliveroo, Just Eat, …).

« Présomption de salariat »

Les syndicats et la coalition de gauche emmenée par Pedro Sanchez se sont mis d’accord jeudi pour modifier le Code du travail, en y introduisant une « présomption de salariat pour les travailleurs fournissant des services rétribués de livraison à travers une plateforme numérique». Les livreurs ne seront donc plus des autoentrepreneurs, et ce sera aux plateformes de livraison de cotiser pour eux.  

La nouvelle, une première en Europe, a été annoncée jeudi soir par la ministre du Travail, Yolanda Diaz, qui a salué une véritable évolution dans le droit du travail. Les livreurs « sont désormais des salariés et des salariées et pourront profiter de toutes les protections » inhérentes à ce statut, a twitté la ministre, saluant « une norme pionnière qui intègre les nouvelles réalités du travail au statut des travailleurs », et une avancée « à la pointe internationale en matière de législation et de défense des droits des personnes dédiées à la livraison sur les plateformes numériques ».

Soulagement des livreurs

Cristobal Ospina, employé par le service de livraison Mensos, se réjouit « d’être salarié » et de bénéficier de plus de « stabilité ». Désormais, « tu sais que sur une semaine, tu auras des heures de travail assurées », explique-t-il, reconnaissant. 

Il était temps que la législation évolue pour intégrer « le statut des travailleurs issu de la nouvelle économie numérique afin qu’elle ne soit plus synonyme de précarité », se félicite Unai Sordo, secrétaire général de la Confédération syndicale des commissions ouvrières (CCOO).

«  Salariat forcé  »

Du côté des plateformes en revanche, la réforme, qui sera approuvée prochainement en Conseil des ministres, suscite l’indignation. Par un communiqué commun, celles-ci ont aussitôt dénoncé «  la création d’un salariat forcé mettant en danger un secteur qui apporte 700  millions d’euros au PIB national ».