Face à l’attitude très dure adoptée par Joe Biden vis-à-vis de Moscou, la Russie a décidé de geler ses relations avec les Etats-unis. Elle devrait davantage se rapprocher de la Chine, et de l’Asie en général.
Retour de l’ambassadeur
Suite aux allégations de Joe Biden qualifiant Vladimir Poutine de tueur et à sa décision de renforcer les sanctions américaines contre la Russie, l’ambassadeur russe aux États-Unis, Anatoli Antonov, est rentré dimanche matin à Moscou, pour aussi « longtemps que nécessaire ».
Pour le directeur du centre Carnegie à Moscou, Dmitri Trenin, il s’agit d’une « étape sans précédent dans l’histoire des relations russo-américaines. Mais ce scandale ouvre la voie à une révision approfondie de leurs relations. Elles doivent avoir lieu en abandonnant les émotions (élargir la confrontation avec les États-Unis dans une version extrême) et les illusions : pouvoir forcer les États-Unis à respecter les intérêts nationaux russes ».
Rapprochement sino-russe
Outre l’administration Biden, l’Union européenne fait également preuve d’une grande fermeté envers de Moscou, affichant une volonté commune « de soutenir davantage la société civile russe ». « L’Europe a intégré un certain nombre de pays ayant vécu sous la férule soviétique, désormais attachés au parapluie américain, et dont la méfiance séculaire vis-à-vis de la Russie bloque toute évolution significative de la politique russe de l’Union européenne », explique l’ancien ambassadeur de France en Russie, Jean de Gliniasty.
Face à ce double acharnement, la Russie n’avait d’autre choix que de se tourner vers la Chine, où le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’est rendu lundi 22 mars. Une visite essentielle pour faire « progresser les relations bilatérales » entre des « partenaires stratégiques globaux », s’est félicité Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.