Alors que les contaminations au travail représentent 15% des cas identifiés de coronavirus, le gouvernement français ne fait pas suffisamment pression sur les entreprises qui le peuvent pour qu’elles mettent en place un système de télétravail.
Réticence des entreprises
L’exécutif a beau demander que le télétravail soit « fermement », « au maximum », et « instamment » instauré dans les entreprises, une étude réalisée par le ministère du travail a récemment révélé que 34 % des sociétés qui en étaient capables n’avaient pas mis en place de système de télétravail. En tout, 58 % des salariés sont encore en présentiel.
« Au premier confinement, le quartier de la Défense était vide, mais, aujourd’hui, les travailleurs sont tous de retour dans les tours de bureaux. Et aucune considération pour les salariés qui présentent des comorbidités », illustre Jean-Luc Molins, secrétaire national de l’Ugict.
Insuffisance du gouvernement
Pour forcer la main des entreprises et les pousser vers le télétravail, le gouvernement prend des mesures symboliques, mais rien de concret. Matignon a par exemple, lundi soir, modifié le protocole sanitaire en entreprise, pour imposer aux salariés de « déjeuner seuls en laissant une place vide en face de soi, et en respectant strictement la règle de distanciation ». Le gouvernement a également invité les entreprises à adapter les plages horaires, et à confectionner « des paniers à emporter et à consommer sur le poste de travail ». Enfin, il leur a demandé d’établir « un plan d’action pour les prochaines semaines, pour réduire au maximum le temps de présence sur site des salariés, tenant compte des activités télétravaillables au sein de l’entreprise ».
Des mesures totalement insuffisantes selon les syndicats. « Les directions vont se contenter d’informer les représentants du personnel et les salariés de ce qu’elles comptent faire. Ce n’est pas comme cela qu’on va faire bouger les lignes. Tant que les employeurs feront ce qu’ils veulent, les impératifs sanitaires resteront soumis à l’économique », fustige Jean-Luc Molins.