Mercredi 31 mars, la Cour de cassation a innocenté Cédric Herrou, cet agriculteur qui avait aidé des migrants à traverser la frontière italienne, au nom du principe de fraternité.
Avènement du principe de fraternité
« La relaxe de Cédric Herrou est désormais définitivement acquise et ne pourra plus être remise en cause. Le principe de fraternité trouve aujourd’hui sa pleine application », s’est aussitôt réjoui Maitre Patrice Spinosi, le représentant de monsieur Herrou.
« Cette décision est l’aboutissement de près de cinq ans de guérilla judiciaire. Les juges ont su porter haut le principe de fraternité. Il est désormais définitivement acquis dans notre droit qu’aucune poursuite pénale ne peut être engagée à l’encontre d’une personne qui aura aidé de façon désintéressée, par humanisme ou par militantisme, un migrant en situation irrégulière », a ajouté l’avocat.
« Ils ont cru nous avoir en nous combattant sur le terrain juridique mais au final c’est nous qui avons fait changer les textes de loi en faisant consacrer le principe constitutionnel de fraternité », a pour sa part déclaré Cédric Herrou.
Une « belle histoire » malgré tout
« Je n’ai jamais aidé de personnes en situation irrégulière mais des demandeurs d’asile protégés par la convention de Genève, insiste l’agriculteur. En s’acharnant contre moi, le parquet a montré qu’il était passé de la lutte contre l’immigration illégale à une guerre contre les immigrés en général ».
Et malgré ces « onze gardes à vue, cinq perquisitions, cinq procès et cinq années de lutte », cette aventure restera une « belle histoire », affirme Cédric Herrou, qui espère ainsi en inspirer plus d’un.
« Il y a cinq ans, je pensais que je pouvais être heureux seul dans ma montagne, borné dans ma posture antisystème. Ce combat m’a fait grandir. Aujourd’hui, je sais que si on veut vivre mieux ensemble, il faut se battre pour transformer les choses et bâtir un monde plus fraternel », prône l’agriculteur.