Les fonderies du secteur automobile coupent les feux

Fonderie, Renault

Jeudi 8 avril, les fonderies françaises d’aluminium et de fonte ont répondu à l’appel de la CGT, qui dénonce les plans de licenciement des constructeurs automobile malgré de fortes subventions publiques.

Solidarité entre régions

« C’est le cri d’alerte de toute une filière menacée sur tout le territoire », tempête Jean-Philippe Juin, délégué syndical CGT rassemblé avec d’autres employés devant les Fonderies du Poitou. «  Ce matin, on ne rentrera pas dans l’usine  !  Pour nous, comme pour la Fonderie de Bretagne à Caudan (Morbihan), la fonderie MBF de Saint-Claude (Jura) ou encore la SAM à Viviez (Aveyron), le principal client c’est Renault. Sur nos quatre sites industriels, le constructeur a décidé de se désengager », s’inquiète le syndicaliste.

Et en effet, la colère est la même en Bretagne. « Ici, on fabrique surtout des boîtiers différentiels et des porte-fusées. Ces pièces, Renault en consomme 38 000 tonnes par an mais alors que nous avons les capacités productives de leur fournir la totalité, ils ne nous en commandent que la moitié et cette quantité diminue d’année en année », déplore Maël Le Goff, délégué syndical CGT de la fonderie de Caudan. 

Responsabilité du gouvernement

Or, alors que Renault continue de se désengager petit à petit de ses partenaires français, le gouvernement ne fait rien. Pourtant, « l’État est actionnaire de Renault à 15  %, il a son mot à dire pour infléchir cette stratégie qui nous condamne », fulmine Maël Le Goff. Car « la restructuration en cours de toute la filière menace des centaines d’emplois. Elle a été voulue par les constructeurs, qui se sont entre autres appuyés sur un rapport qu’ils ont eux-mêmes commandé », insiste le syndicaliste breton.

Toutes les «  aides publiques allouées à la relance du secteur sont détournées par les constructeurs », enrage la CGT. Celles-ci devraient donc être conditionnées « au maintien de l’emploi, des salaires, au gel des dividendes et à la garantie des investissements ».

Nous demandons donc «  un rééquilibrage des productions et surtout l’application d’un principe simple : que tous les véhicules qui sont vendus en France y soient produits », résume Jean-Philippe Juin.