Le carré magique occupé

Carré magique, intermittents, Lannion

Depuis bientôt un mois, et dans le cadre du mouvement national d’occupation des lieux culturels, de nombreux artistes ont investi la salle de spectacle du Carré magique, à Lannion, pour protester contre la nouvelle loi chômage qui impacterait tous les chômeurs. Le collectif dénonce également la précarité qui touche le monde de l’art, et la société en général. 

Nombreuses revendications 

La première demande des artistes est simple et on ne peut plus légitime, pouvoir travailler et vivre de leur métier. Mais dans le contexte actuel, cet objectif, qui serait pourtant la moindre des choses, semble plus inatteignable que jamais. 

En effet, avec sa nouvelle loi chômage, le gouvernement cogne une nouvelle fois sur les plus précaires. En augmentant le temps de cotisation et réduisant le montant des allocations, l’Etat va pénaliser de nombreux demandeurs d’emploi, qui ne jouissent déjà pourtant pas d’une très grande stabilité. Mais l’Etat n’est pas le seul organisme public à ne pas y mettre du sien. «  Les collectivités ne sont pas toujours bien informées de la législation qui régit le travail des artistes et des intermittents en général  », regrette Sophie, musicienne et chanteuse occupant le Carré magique.

Parmi les demandeurs d’emploi, les intermittents, privés de travail depuis un an, demandent donc la reconduction d’une année blanche, et son extension aux chômeurs du régime général.

La solidarité s’organise

Heureusement, le Carré magique est loin d’être isolé. Une centaine de salles sont occupées en France, et autour de Lannion, sept théâtres sont réquisitionnés pour continuer la lutte (la Passerelle à Saint-Brieuc, l’Opéra de Rennes, le Grand-Théâtre à Lorient, le Théâtre de Cornouaille à Quimper, le Quartz à Brest, l’Armorica à Plouguerneau, et le Théâtre du Pays de Morlaix).

Et les artistes ne se battent pas seuls. Certains élus locaux se joignent désormais au combat (une motion de soutien au collectif a été signée à l’unanimité par le conseil municipal de Lannion et d’autres mairies des Côtes d’Armor) tout comme des producteurs locaux. «  On nous apporte des caisses de fruits et de légumes  ! se réjouit Sophie. On redistribue à ceux qui en ont le plus besoin, et on prend ce qui reste ».