Primark accusé de discriminer les musulmans

Primark, ramadan

Mercredi 14 avril, la direction de Primark France a pris une mesure exceptionnelle pour faciliter la réouverture de ses magasins  : réserver l’accès des salles de pause aux salariés qui mangent. Or, en pleine période de ramadan, cette décision est apparue comme particulièrement discriminante pour les musulmans pratiquants. 

Distinction cantine / salle de pause

La CGT, qui considère qu’interdire les salles de pauses aux personnes jeûnant est incroyablement discrimatoir, a immédiatement interpellé la direction (française) du groupe irlandais. 

Celle-ci « a répondu aux élus présents que ces employés ne venaient pas en salle de pause pour regarder ceux qui mangent ! La direction a fait référence à une cantine, mais il s’agit bien d’un endroit où l’on peut venir seulement pour se reposer », explique l’un des représentants du personnel ayant pris part au débat. 

Rétropédalage

« Les magasins emploient jusqu’à 800  personnes, ces salles sont donc de grands espaces. On ne peut pas en refuser l’accès à qui que ce soit. Ces salariés, musulmans ou non, vont-ils devoir aller se détendre dehors ? », s’insurge Élodie Ferrier, conseillère fédérale CGT. Et la syndicaliste est loin d’être la seule à rejeter la mesure. « Des directeurs de magasin ont fait savoir au personnel que ces salles resteraient ouvertes pour tout le monde », souligne la CGT. 

Face à cette résistance, la direction a donc décidé de faire marche arrière :  « Tous nos collaborateurs sont invités à utiliser les multiples zones de repos pendant leurs pauses, y compris l’espace de restauration, indépendamment du fait qu’ils mangent ou pas. Le nombre de personnes autorisées dans chaque zone est limité conformément aux directives gouvernementales concernant la distanciation sociale, directives que nous communiquons régulièrement à tous nos collègues. »