Dimanche 23 mai, un Boeing B-737 de la compagnie Ryanair effectuant la liaison Athènes-Vilnius a été dérouté par un MiG-29 « Fulcrum » biélorusse alors qu’il traversait le ciel du Bélarus, et contraint d’atterrir à Minsk. Ce détournement, soi-disant justifié par la présence d’une bombe à bord, mais en réalité destiné à arrêter un opposant au régime du président biélorusse Alexandre Loukachenko, a suscité l’ire de la communauté internationale et des compagnies aériennes.
Acte abject et terrorisme d’Etat
Les pays de l’Union européenne et les Etats-Unis ont fait front commun pour dénoncer cette agression. « Le détournement par les autorités biélorusses d’un vol de Ryanair est inacceptable. Une réponse ferme et unie des Européens est indispensable », a par exemple déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
Il s’agit tout bonnement d’un « acte de terrorisme d’État » et l’UE doit prendre des « sanctions immédiates » contre Minsk, a tempêté le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki. Même son de cloche en Lituanie, où le président, Gitanas Nauseda, a dénoncé un « acte abject ». « J’exige la libération d’urgence de Roman Protassevitch! », a insisté le président lituanien, demandant à l’Otan et l’UE d’« immédiatement réagir à la menace qu’a fait courir le régime biélorusse à l’aviation civile internationale. »
Côté américain, le secrétaire d’Etat Antony Blinken a fermement condamné « le détournement forcé d’un vol entre deux États membres de l’UE, et l’exfiltration puis l’arrestation qui ont suivi du journaliste Roman Protassevitch à Minsk ». « Nous exigeons sa libération immédiate », a-t-il insisté.
Boycott des compagnies aériennes
Plusieurs compagnies aériennes ont aussitôt pris des mesures contre Minsk. En France, par exemple, « Air France a pris connaissance des conclusions du Conseil européen et suspend en conséquence jusqu’à nouvel ordre le survol de l’espace aérien bélarusse par ses appareils. Les appareils déjà en route verront leur plan de vol modifié », a fait savoir le groupe dans un communiqué.
D’autres compagnies, comme l’allemand Lufthansa, le scandinave SAS, le letton AirBaltic et le singapourien Singapore Airlines ont également décidé d’arrêter de traverser le ciel biélorusse.