L’incroyable gâchis d’MBF Aluminium

MBF Aluminium

Mardi 22 juin, le tribunal de commerce de Dijon a rejeté la dernière offre de reprise de la fonderie jurassienne MBF Aluminium, entraînant de facto sa liquidation. Mais les quelque 280 employés de l’usine ne comptent pas se laisser faire, et envisagent de faire appel.  

« État assassin »

Pour Nail Yalcin, metteur au point usinage chez MBF Aluminium, le principal responsable de ce désastre est l’Etat, qui n’a pas apporté l’aide promise. « État assassin ! s’écriait-il mardi à la sortie du tribunal. C’est l’État qui nous a assassinés aujourd’hui à travers son non-soutien ! »

En effet, l’exécutif avait promis de soutenir le projet de reprise de Mikaël Azoulay, à hauteur d’un prêt de 10  millions d’euros  : promesse non tenue.  « La motivation du tribunal était de ne pas créer de faux espoirs aux salariés, pour que dans trois mois l’entreprise ferme, faute de trésorerie. Parce que je n’ai pas le soutien de l’État et des constructeurs », déplore l’investisseur, monsieur Azoulay.

Rien n’est joué

Mais la décision du tribunal de commerce de Dijon n’est pas irrévocable, et interjeter appel pourrait encore sauver l’usine. « Je ne peux pas le faire, mais l’intersyndicale pourrait faire un essai, insiste Mikaël Azoulay. Elle a dix jours à partir de maintenant pour saisir le président de la cour d’appel et lui demander de suspendre l’exécution de la liquidation judiciaire, en plus de faire appel du jugement.   »

Car l’investisseur y croit toujours. « Si tout le monde se met d’accord, on pourra sauver l’entreprise », espère-t-il, gardant malgré tout la tête sur les épaules  : « Je pense que ce n’est pas le projet du macronisme de sauver l’usine. Ils préfèrent que les pièces soient produites à l’étranger, en Pologne ou en Hongrie. »