Hausse du prix du gaz à partir du 1er juillet

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Vendredi 25 juin, la Commission de la régulation de l’énergie  (CRE) a annoncé que le prix du gaz naturel allait augmenter de 10% au 1er juillet, après une première hausse de 4,4% en juin. L’Etat ne devrait pas intervenir dans ce changement, laissant aux ménages le soin de régler la différence. 

Facteurs multiples 

La CRE voit trois causes principales à cette hausse, la première d’entre elles étant la reprise de l’activité économique. « La demande a très fortement augmenté avec la reprise, surtout en Chine. Or la Chine est un très gros importateur de gaz, donc elle fait pression sur les marchés, à la fois pour l’électricité et pour d’autres usages », explique l’économiste spécialiste de l’énergie Jacques Percebois.

Outre la Chine, la Russie a également son mot à dire, par l’intermédiaire de Gazprom, qui fait monter les prix pour inciter l’Europe à accélérer le projet de gazoduc sous-marin. « Ils veulent absolument justifier leur projet de gazoduc Nord Stream 2. Il semblerait qu’ils aient un peu réduit leurs exportations qui passent par l’Ukraine, ce qui est une façon de montrer qu’il y a besoin que du gaz arrive par le Nord », analyse l’économiste.

Enfin, cette hausse est due à l’Union européenne elle-même, qui impose des quotas d’émissions de CO2 pour réduire la consommation d’énergies fossiles. « Le prix du carbone a très fortement augmenté. Il est très élevé et il a dépassé 50  euros la tonne, alors qu’il y a quelques mois, on était encore autour de 20  euros », relève Jacques Percebois.

Responsabilité du gouvernement

Mais quelles que soient les causes de cette hausse, le gouvernement devrait normalement lisser les prix, ce qu’il ne fait pas. Et pour l’économiste David Cayla, membre des Économistes atterrés, cette inaction va à l’encontre même du principe de tarif réglementé que l’Etat est censé défendre.

« La logique actuelle, c’est de dire que, quand les prix internationaux augmentent, les prix pour les particuliers doivent augmenter. C’est une logique contestable car le principe même des tarifs réglementés, c’est de sortir des prix de marché. Si ce n’est pas possible de lisser les tarifs, il ne faut pas promettre aux gens qu’on va faire des tarifs régulés. Le principe de variation des prix devrait être un principe politique, lié par exemple au pouvoir d’achat des ménages, au coût du gaz, éventuellement à des questions liées à l’incitation. »