Kanal Istanbul : Le projet fou d’Erdogan

kanal istanbul

Samedi 26 juin, le président turc Recep Tayyip Erdogan a inauguré ce qu’il qualifie lui-même de chantier « fou » du kanal Istanbul, dont l’objectif est de soulager le détroit du Bosphore, de plus en plus difficile à traverser.

45  kilomètres de long

Ce «  projet fou  » consisterait en un canal reliant la mer Noire et celle de Marmara. Creusé à l’ouest d’Istanbul, il devrait durablement modifier l’agglomération, puisqu’il transformerait de facto la partie occidentale de la ville en île. 

Long de 45 kilomètres, ce canal artificiel a pour but de désengorger le détroit du Bosphore, et présenterait l’intérêt non négligeable de faire payer un droit de passage aux navires souhaitant l’emprunter. Car rappelons qu’aux termes de la convention de Montreux de 1936, la Turquie est tenue de garantir la liberté de circulation des navires non turcs transitant par le détroit du Bosphore.

Samedi, le président turc s’est donc dit déterminé à tenir parole et à mener à bien son projet.  «  Nous ouvrons aujourd’hui une nouvelle page dans l’histoire du développement de la Turquie  », a déclaré Erdogan en posant la première pierre du chantier.

Nombreux détracteurs

Pour l’opposition turque, cette inauguration en grande pompe n’est qu’une mascarade censée détourner l’attention des Turcs et leur en mettre plein la vue avant les élections de 2023. Evalué à 15 milliards de dollars, le projet est notamment critiqué par le maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, qui redoute surtout que le chantier entraine une aggravation du risque sismique, déjà très important dans la région.

Mais le Kanal Istanbul inquiète également au-delà des frontières  : toutes les ONG écologistes bien sûr, mais également la Russie, qui ne voit pas d’un bon œil que ses adversaires de l’OTAN disposent d’un nouveau point de passage pour accéder à la mer Noire.